Gossesse et maladie de Basedow

Grossesse et maladie de Basedow

J’ai 30 ans et déjà un petit garçon de 2 ans.J’ai découvert que je souffrais d’une maladie de basedow il y a bientôt 1 an et je suis depuis sous traitement toujours variable de néomercazole actuellement 20 mg et levothyrox actuellement 75 microg je suis actuellement franchement

hypothyroidienne Malgré l’utilisation de contraceptif,je viens de découvrir que je suis enceinte d’environ 4 semaines et cette nouvelle qui devrait me réjouir me stresse au plus au point, je n’en dors presque plus. j’ai de nombreuses questions qui me hantent et j’aimerai beaucoup y avoir réponse:

  • quels sont les risques pour le foetus et pour le futur enfant à cause de la prise de ces médicaments et de la maladie elle même
  • Est-il possible d’envisager un allaitement dans ces conditions ? Mon endocrinologue ne m’a donné un rendez vous que dans un mois, ne jugeant pas la situation alarmante et j’aimerai bien avoir des réponses d’ici là pour pouvoir envisager plus sereinement cette grossesse ?

réponse du Docteur Guillet

Merci de m’avoir communiqué le texte de cet e-mail,

Les éléments suivants devraient pouvoir rassurer cette personne.

Le traitement par Néomercazole contrôle suffisamment bien la situation actuellement pour que de l’hyperthyroïdie, elle soit passée en hypothyroïdie et qu’il ait été nécessaire d’adjoindre du Lévothyrox. Même s’il a été nécessaire d’adapter la posologie du Néomercazole, si elle n’avait pas été suffisamment bien équilibrée, la grossesse n’aurait pas pu survenir.

Le traitement médicamenteux de la maladie de Basedow est le traitement de choix, au cours de la grossesse. Ceci au point que, lorsque la maladie de Basedow se déclenche au cours d’une grossesse, c’est le traitement médical qui est choisi, en règle.

Dès lors que la maladie thyroïdienne est bien équilibrée, même si des adaptations thérapeutiques sont nécessaires, la grossesse se déroule normalement.

En pratique, la seule différence par rapport à la situation antérieure est une adaptation plus fine du traitement selon l’évolution de la maladie, et donc des bilans sanguins qui peuvent être un peu plus rapprochés. Généralement, la maladie de Basedow s’améliore au cours de la grossesse, notamment au 2ème et Sème trimestre.

Y-a-t-il des risques pour l’enfant ? Le Néomercazole franchit difficilement le placenta, surtout quand on considère la posologie modérée du traitement actuel. Aussi, il n’y a guère à craindre d’effet évident sur la thyroïde de l’enfant. Néanmoins, par précaution, au cours des échographies systématiques, dans de telles situations, le volume de la glande thyroïde est mesuré. Éventuellement, il est possible de changer le Néomercazole pour un autre médicament du même groupe thérapeutique, dont le transfert au travers du placenta vers le foetus est encore plus faible.

Un bilan thyroïdien à la naissance est réalisé systématiquement chez le nouveau-né. En effet, il arrive qu’on découvre transitoirement, pendant quelques jours, une hyperthyroïdie que l’on sait facilement contrôler et qui régresse spontanément en quelques heures ou quelques jours. Il s’agit d’une situation rare, liée au passage au travers du placenta d’anticorps antirécepteurs de TSH. Ce phénomène ne se produit guère que

Les résultats sont envoyés directement au pédiatre. Dans les cas où la T4 est faible et la TSH élevée, on doit de nouveau faire subir au patient les tests T4 et TSH avec les déterminations habituelles.

Effet sur l’intelligence – Plus l’on tarde à traiter l’hypothyroïdie de l’enfant, plus grande sera sa perte de capacité intellectuelle, mesurée par les tests d’intelligence standards (quotient intellectuel – QI). On a démontré que le QI ultime était notablement plus élevé chez les enfants dont l’hypothyroïdie avait été décelée et traitée avant qu’ils n’aient atteint 6 semaines, par rapport à ceux dont l’hypothyroïdie n’avait pas été traitée durant les 6 à 12 premières semaines.

Valeurs-limites de T4 – Étant donné que l’hypothyroïdie néonatale est habituellement causée par une glande thyroïde ectopique ou hypoplasique, un peu d’hormone thyroïdienne peut avoir été libérée et être captée lors de la mesure de la T4. De petites quantités additionnelles d’hormones peuvent également être absorbées par le lait maternel. Par conséquent, les pédiatres doivent faire montre d’une grande suspicion à l’égard d’une valeur T4 allant de basse à normale, et faire subir un nouveau test au patient aussitôt que possible.

Tableau clinique – À toutes fins pratiques, au-delà de 90 % des cas d’hypothyroïdie néonatale sont décelés au moyen d’une analyse de laboratoire, ce qui diminue les occasions d’établir un diagnostic clinique. À l’occasion, toutefois, je découvre un rapport dans les revues médicales concernant un patient dont l’hypothyroïdie a été masquée par le syndrome de Down. Cela montre bien la nécessité pour le médecin d’aiguiser ses capacités diagnostiques afin de repérer, à l’occasion, le bébé ou jeune enfant qui aurait pu échapper au dépistage. Cela fait également ressortir l’association à l’hypothyroïdie d’autres anomalies congénitales (jusqu’à 20 %) qui peuvent en fausser le diagnostic.

Le nouveau-né hypothyroïdien peut présenter un vaste éventail de symptômes qui peuvent être attribués à une variété d’autres dérèglements. Toutefois, lorsqu’on les évalue en tant que partie du tableau global, on reconnaît les signes et symptômes classiques de l’hypothyroïdie chez le jeune enfant : jaunisse, difficultés à la tétée, cri rauque, léthargie, hypothermie, hypotonie, abdomen distendu et peau tachetée. Avec le temps, on peut également remarquer une macroglossie, une hernie ombilicale et des fontanelles apparentes.

Urgence d’une hormonothérapie de remplacement chez le nouveau-né

L’opinion médicale la plus récente préconise que les nouveau-nés qui présentent un niveau de T4 allant de bas à normal et un taux de TSH élevé «10 unités SI) après les quelques premières semaines de vie, devraient être considérés hypothyroïdiens et recevoir un traitement jusqu’à l’âge de 2 à 3 ans. Après cette période, si l’on se demande si les résultats représentaient une condition transitoire (comme le transfert placentaire d’éléments goitrogènes maternels et d’anticorps antirécepteurs de TSH), on peut alors supprimer sans danger l’hormone thyroïdienne de remplacement et mesurer les niveaux de T4 et de TSH après 3 à 4 semaines.

Dans tous les cas, le traitement doit être entrepris rapidement puis contrôlé, étant donné qu’un dosage de remplacement excessif ou insuffisant a des conséquences graves qui affecteront l’enfant, sa vie durant. À long terme, une hormonothérapie thyroïdienne de remplacement excessive peut causer une craniosténose – fermeture prématurée des sutures du crâne – et une maturation anormale du cerveau. La fermeture des épiphyses et l’ostéoporose comptent parmi d’autres effets éventuels d’un surdosage sur le squelette. Les enfants soumis à un traitement excessif sont irritables, nerveux et gagnent difficilement du poids.

À long terme, une hormonothérapie thyroïdienne de remplacement insuffisante retarde le développement physique et intellectuel et pose toutes sortes de problèmes associés à l’hypothyroïdie.

Titrage néonatal – le considère qu’un dosage de 12 à 15 pg/kg de comprimés de lévothyroxine est une posologie initiale raisonnable pour un nouveau-né. Après deux semaines, je diminue le dosage pour tenter de maintenir la T4 entre 10 et 15 pg/dl. Je vois le patient et contrôle la fixation de la T4 et de la T3 sur résine et lui fait subir un test de mesure de TSH hautement sensible à intervalles de 1 à 2 mois durant la première année, puis à tous les 3 à 4 mois au cours de la deuxième, période exceptionnelle pour la rapidité de la croissance et la demande hormonale. Il existe des preuves récentes que de petites variations passagères dans les concentrations de TSH de tests hautement sensibles ne sont pas particulièrement significatives.

Il se peut que l’enfant hypothyroïdien soit protégé contre un dosage excessif par une transformation accrue de la T4 en T3R, qui est une hormone relativement inactive, au lieu de la T3, qui semble être la plus importante dans la régulation du niveau de TSH. Le meilleur indice d’une thérapie à la thyroxine optimale est peut-être une réponse normale à l’administration de TRH (hormone de libération de la TSH). En règle générale, on arrive à un dosage de remplacement stable vers l’âge de trois ans.

 

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