Le député Jean-Pierre Door (LR, Loiret), qui présente ce mardi les conclusions de la mission « flash » sur le médicament, estime qu’il ne s’agit pas d’une crise sanitaire.

Dans la crise engendrée par l’arrivée du Levothyrox nouvelle formule, « c’est surtout l’information qui a péché », juge le député Jean-Pierre Door (LR, Loiret). Ce mardi, il doit présenter les conclusions d’une mission parlementaire « flash » sur ce médicament pour la thyroïde. Aussi, la mission appelle à « rénover » le dispositif d’information, afin de pouvoir s’adresser directement aux patients concernés par des changements touchant leur traitement, ajoute-t-il.

Le législateur devrait étudier le moyen de permettre aux agences médicales d’envoyer une information ciblée à des patients identifiés, avec l’aide de l’Assurance maladie, comme cela été fait pour la crise sanitaire du Mediator. Ce que l’Agence du médicament soulignait n’avoir pas pu faire pour le nouveau Levothyrox. Et les 400 000 courriers qu’elle a adressés aux professionnels de santé sur le changement de formule, « présenté comme anodin », n’ont guère attiré leur attention au milieu de la masse des courriers reçus.

Doses à adapter

Autre piste, également avancée par les associations de patients : insérer une notice spécifique dans la boîte pour sensibiliser les malades et suggérer que certains pourraient devoir adapter la dose, comme cela été fait en Belgique en 2007 lors d’une modification d’un médicament à base de lévothyroxine, comme le Lévothyrox.

Jean-Pierre Door.
Jean-Pierre Door.

CRÉDIT PHOTO : FRANCOIS GUILLOT / AFP

« Il ne s’agit pas d’une crise sanitaire comme pour le Mediator (responsable d’atteintes de valves cardiaques, ndlr), mais d’une crise médiatique autour de la nouvelle formule du Levothyrox » commercialisée à la fin mars, juge le Dr Door au terme de sa mission, qui a notamment permis l’audition d’experts, d’associations de patients, du laboratoire allemand Merck allemand et de l’Agence du médicament ANSM.

Des signaux pas assez pris en compte

L’enquête de pharmacovigilance de l’ANSM rendue publique le 11 octobre « ne montre aucun effet indésirable nouveau qui serait spécifique à la nouvelle formule« , note-t-il. Les troubles résulteraient de problèmes d’adaptation du dosage avec la nouvelle formule, plus stable pendant toute sa durée de conservation – trois ans.

Mais les autorités sanitaires n’ont pas anticipé la crise de la mise sur le marché de la nouvelle formule du Levothyrox et sans doute pas envisagé qu’un grand nombre de patients souffrirait d’effets indésirables, selon la mission. Cette crise résulte en partie du fait que les signaux d’alerte, en particulier ceux dits « faibles », n’ont pas été bien pris en compte, car les effets indésirables rapportés étaient ceux habituellement associés à ce type de pathologie.