Le billet de Sylvie Chéreau

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Après Toulouse le 8 novembre, hier, 4 décembre 2017, le laboratoire Merck était convoqué au TGI de Saint-Gaudens.

Une 2ème assignation pour Merck par une quarantaine de malades du nouveau Levothyrox dont je fais partie.

 

Me LEVY a fait une fois encore, une très belle plaidoirie, exprimant le vécu, l’incompréhension l’inquiétude de tous les malades du nouveau Levothyrox, et provoquant une forte émotion dans l’assemblée.

 

Nous nous sommes vraiment senti compris et soutenus.

 

Me LEVY, a levé différents points, affirmé que nous sommes dans un cas de scandale sanitaire .

 

En effet, nous ne comprenons toujours pas pourquoi le Levothyrox ancienne formule avec lactose a été modifié, sachant de plus qu’il était le seul médicament sur le marché français proposé aux malades atteints de dysfonctionnement de la thyroïde ou ayant subi une ablation de la thyroïde.

Le levothyrox n’est pas un médicament de confort, c’est un MEDICAMENT DE SURVIE !

 

Nous avons 3 questions :

. L’intolérance au lactose : Combien de malades intolérants au lactose ont déclaré des effets indésirables en plus de 30 ans ? Nous demandons des chiffres, des rapports, des incidents …

. La stabilité du médicament entre le 1er et le 30 du mois : Comment expliquer que le Lévothyrox n’aurait pas une stabilité fiable entre le 1er et le 30ème cachet d’une même boite, alors que la plupart des malades ont des résultats d’analyse stables depuis des années.
. la question des dates de péremption : L’Euthyrox acheté dans les pays de l’UE possède une date de péremption supérieure d’au moins 12 mois à celle des boites du nouveau Lévothyrox. Pourquoi ne pas avoir raccourci simplement les dates de péremption de l’ancien Levothyrox pour assurer la stabilité dans le temps ?

Nous ne sommes pas loin de penser que l’on se moque de nous !

 

D’autant que si Merck tient compte des intolérants au lactose pour modifier sa formule (à notre insu), pourquoi le laboratoire ne tient il pas compte des intolérants à cette nouvelle formule, certainement bien plus nombreux que ceux évoqués dans les chiffres donnés par le Ministère de la Santé.

 

Me LEVY, a démontré tout ce qu’il avait a démontré ! Nous avons même pu visionner une rediffusion du Pr Bouchard, Endocrinologue, interviewé le 27 novembre 2017 par Christophe Hondelatte sur Europe 1 qui prétend que l’enfer des effets indésirables que vivent les malades du nouveau Lévothyrox relève de l’effet Nocebo et des Réseaux sociaux et que les malades sont juste des personnes fragiles susceptibles d’être influencées par la presse. Que si les médecins avaient parlé avec les malades, les effets indésirables n’auraient pas existé !

 

Me LEVY, a pu aussi fournir à Mme la Présidente du TGI,  la preuve des liens entre le Pr Bouchard et le Laboratoire Merck notamment concernant l’animation d’une conférence en 2009.

Selon Me ROBERT (avocat de Merck) cette conférence aurait été réalisée bénévolement par le Pr Bouchard et ce dernier n’aurait pas été rémunéré par Merck… Cela reste à vérifier…

 

Enfin nous réitérons, nous victimes, de l’Occitanie et plus largement sur le plan national, que nous allons faire en sorte que Merck comprenne bien notre objectif final : le maintien des 2 formules .

 

Les procédés trompeurs de l’ANSM ne nous satisfont pas. Il est impossible en France, 5ème puissance mondiale, de substituer un médicament qui donne de bons résultats par un nouveau médicament qui provoquent autant de dégât sur la santé des malades. Il est indispensable d’appliquer ce qui est prévu sur le respect des malades et d’appliquer la démocratie sanitaire. 

Ce que demande les Malades du Nouveau Levothyrox est très simple :

 

LA POSSIBILITE DE CHOISIR ENTRE LE LEVOTHYROX AVEC LACTOSE OU LE LEVOTHYROX AVEC MANNITOL ET ACIDE CITRIQUE !

UNE ALTERNATIVE AVEC DE NOUVEAUX MEDICAMENTS, GENERIQUES OU NON…
MAIS AVANT TOUT : LE CHOIX

CE N’EST PAS D’ARGENT DONT IL EST QUESTION LA, MAIS DE SANTE !

 

Et même si l’astreinte financière est évoquée dans les assignations, je précise qu’elle n’est qu’un outil pour nous, afin d’obtenir gain de cause.

 

Me ROBERT a eu une charge violente contre les malades présents dans la salle, et nous comprenons parfaitement que cette charge a été dictée par son client : le laboratoire Merck.

 

Me ROBERT a affirmé qu’un choix de 5 médicaments était à disposition des malades dans les officines. Nous nous sommes rendus à la suite de l’audience dans une pharmacie accompagnés de 2 journalistes…
Le constat est sans appel ! Levothyrox NF est disponible, L-Thyroxine Henning  est le plus souvent en rupture de stock. Les autres médicaments sont soit absents, soit à prescription limitée.

Nous souhaitons savoir quels sont et où sont les 3 autres médicaments que Me ROBERT prétend disponibles devant le Tribunal ?

  • La L-Thyroxine gouttes de SERB étant réservée aux enfants de moins de 8 ans et aux adultes ayant des problèmes de déglutition
  • L’Euthyrox allemand par boite de 3 mois a été distribué dans sa totalité début octobre.
  • La L-Thyroxine Henning qui devait être pérennisée mi novembre avec une AMM française, ne l’est toujours pas et les stocks qui arrivent le sont en moindre quantité.
  • Le nouveau Levothyrox est bien disponible.
  • Le générique grec Thirofix n’est toujours pas arrivé.

Il n’y a en réalité qu’un seul médicament disponible sans difficulté, c’est le Levothyrox nouvelle formule.

 

J’aurai pu avoir le sentiment que tout ce que j’ai vécu depuis 5 mois était dans ma tête !

 

Mais non Me ROBERT,  j’ai vécu des effets indésirables incommensurables, dans la douleur, l’incompréhension, le manque d’information, la mise en danger de ma vie,  de la vie d’autrui ! Je ne pouvais plus conduire, travailleur indépendant, j’ai eu beaucoup de mal à continuer mon activité professionnelle avec cette impression de vivre « à côté de moi », « hors de moi ». J’ai mis en danger ma famille, mon travail.

Le 19 septembre, j’ai pu me faire accompagner en Espagne pour me procurer de l’Euthyrox espagnol. EN 4 jours, les effets indésirables ont disparu intégralement. JAMAIS je n’avais vécu d’effets indésirables lors de la stabilisation de mon traitement suite à l’ablation de ma thyroïde en 2003. J’étais parfaitement stabilisée depuis cette intervention.

Mais les malades vivant loin d’une frontière ? je trouve cela très injuste, ce n’est pas digne de la France !

 

Me ROBERT nous a présenté un tableau sur lequel étaient indiqués par des couleurs distinctes

– Les plaignants qui ont un dossier complet,

– Les plaignants pour lesquels il manque des certificats médicaux,

– Les plaignants pour lesquels il manque une ordonnance où qui ont une ordonnance non conforme

En réalité, il est quasi impossible d’obtenir un certificat médical d’effets indésirables des médecins puisque le Conseil de  l’Ordre des Médecins à adressé à chaque médecin un courrier par lequel il conseille fortement de ne pas les réaliser à l’ensemble des malades sur la totalité territoire national.  

 

Serait ce pour noyer le véritable scandale ? Parce qu’en effet, les médecins refusent depuis cette lettre  de faire des certificats médicaux constatant nos effets indésirables. Tout comme ils refusent en règle générale de faire une déclaration en pharmacovigilance.
Pourtant, nos médecins ne sont pas des experts !

 

Il va nous falloir attendre le 26 décembre pour connaitre l’issue de ce jugement.

Les victimes seront-elles entendues ?

 

Ce que nous souhaitons, c’est qu’il existe des collectifs, des associations, des personnes qui se mobilisent dans toute la France, pour continuer ces assignations.

 

Il faut Que TOUT CITOYEN FRANÇAIS AIT LA POSSIBILITE DE CHOISIR LE MEDICAMENT QUI LUI CONVIENT EN FONCTION DE SON METABOLISME.

 

Ce que nous avons fait à Toulouse, hier à Saint Gaudens, se fera dans les semaines à venir dans d’autres TGI. Tant qu’il aura des victimes il y aura des assignations.

Il faut arrêter cette hémorragie, il faut nous écouter, nous souhaitons reprendre en mains notre santé et nos vies ! Est-ce si difficile à comprendre ?

 

C’est pourquoi la plaidoirie de Me LEVY  était accès principalement sur :

Les victimes de cette nouvelle formule ne décolèrent pas et souhaitent comprendre :

« Pourquoi, comment et plus jamais ça »

Pourquoi changer une formule qui convient depuis plus de 30 ans à des milliers de personnes en Europe ?

Pourquoi modifier une formule qui a fait l’objet de 500 cas répertoriés d’effets indésirables sur toute l’Europe en 3 ans, alors que l’on maintient un produit qui fait l’objet de 1500 signalements d’effets indésirables en 4 mois seulement, sur la France uniquement (ce chiffre « officiel » est très largement sous estimé selon moi).

 

 

Nous ne comprenons pas le refus de Merck de nous permettre de choisir entre la formule avec lactose (fabriquée en France par Pathéon à Bourgoin Jallieu pour l’Italie) et la formule avec Mannitol et acide citrique (fabriquée en Allemagne pour la France, mais non distribuée en Allemagne) ?
Il y a bien le sirop avec et/ou sans sucre !

 

Qui s’est occupé de déclarer les personnes qui ne sont pas connectées sur internet, celles qui vivent dans les maisons de retraite ou les Ehpad, en centres de rééducation, celles en hospitalisation, celles qui vivent dans des déserts médicaux ? Ces personnes ne sont pas victimes de l’effet nocebo provoqué par les réseaux sociaux, vous en conviendrez !!!!

 

Merci à vous tous pour vos témoignages si nombreux,  et vos messages si bienveillants et remplis d’espoir… j’espère moi aussi…

 

A très bientôt.

 

Sylvie Chéreau

 


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