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Ça y est c’est officiel, l’ANSM a rendu son verdict hier, le Levothyrox nouvelle formule sera maintenu et défendu… par tous les moyens.

En dépit des 17 310 cas déclarés de patients ayant expérimenté des effets indésirables avec la nouvelle formule du Levothyrox, considérés comme un négligeable pourcentage d’un peu moins de 1% sur les quelques millions d’utilisateurs, l’ANSM dédouane les laboratoires Merck.

Et lorsque l’Agence du Médicament reconnait que le nombre de signalements est « inédit », cela ne signifie pas pour autant qu’elle soit compatissante, mais plutôt qu’elle prenne toute la mesure des nouveaux moyens de communication, réseaux sociaux et médias, pour mieux brouiller les pistes.

Concluant que les effets secondaires sont strictement les mêmes que ceux du premier Levothyrox, l’ANSM ne contraindra pas Merck à retirer sa nouvelle formule au profit de l’ancienne.

Si vous ne savez pas encore pourquoi elle est considérée comme dangereuse par ses utilisateurs, malgré des effets secondaires similaires, vous trouverez mon article faisant le point sur cette affaire derrière ce lien.

Toujours est-il que les symptômes ressentis par ces milliers de personnes, à savoir :

  → fatigue,

  → maux de tête,

  → insomnie,

  → vertiges,

  → dépression,

  → douleurs articulaires et musculaires,

  → ou encore, chute de cheveux…

Ne sont sans doute pas le fruit de leur imagination.

Les tribunaux déboutent les patients

Que ce soit à Saint Gaudens ou à Toulouse, les tribunaux ont débouté les patients demandant la livraison de l’ancienne formule du médicament.

Quant au tribunal de Toulouse, dont le Juge des référés avait courageusement condamné le 14 novembre 2017 les laboratoires Merck à fournir « par le biais des circuits de distribution et de commercialisation, sans délai » l’ancienne formule du produit, il a lui aussi entièrement revu sa copie en rejetant à son tour la demande de nouveaux plaignants.

Ce faisant, une mission parlementaire se met en place, afin de « rénover » son dispositif d’information et de communication pour mieux toucher les patients.

Et la presse indépendante ainsi que les associations de consommateurs, ayant empêché ce scandale de passer inaperçu, sont peut-être les premiers visés par cette déclaration préventive.

Une crise jugée comme « médiatique »

« Il ne s’agit pas d’une crise sanitaire comme pour le Mediator, mais d’une crise médiatique autour de la nouvelle formule du Levothyrox » déclare le député Jean-Pierre Door en bouclant sa mission parlementaire « flash » sur la question.

Il conclura que :

« Les médias se sont emparés de l’affaire après une recrudescence de signalements sur les réseaux sociaux et sur les forums en ligne ; c’est à ce moment-là seulement que les autorités sanitaires ont commencé à prendre au sérieux les signalements » … « c’est surtout l’information qui a péché ».

Une information qui aurait sans doute moins « péché » si elle avait été directement délivrée par le laboratoire, prétendant, malgré la souffrance des patients, qu’il n’y a aucun danger.

Cela irait-il jusqu’à nous rappeler cette campagne de désinformation envoyée par les laboratoires Servier à l’attention des médecins de la France entière ?

Qui, cette fois encore est un plaidoyer :

1/ Dans le but de prouver que le médicament est inoffensif, alors qu’il existe des preuves du contraire.

2/ Pour dissimuler des éléments comme cette analyse du département de pharmacovigilance de l’ANSM, publiée par le Parisien, montrant qu’en 2012 déjà l’ancienne formule du Levothyrox avait fait mention de cas similaires.

afssaps effets secondaires levothyroxPendant ce temps les médias indépendants sont bridés, les réseaux sociaux recèlent des profils bidons dont la mission est de tenter de dévaloriser l’information, et Facebook change son algorithme pour que les audiences soient dispersées et plus difficiles à atteindre.

Alors, crise de l’information ?

Oui, sans doute, mais surtout dans la mesure où les laboratoires et les autorités de santé ne les divulguent pas aux patients.

Le point de vue d’une endocrinologue utilisatrice du médicament

Barbara Demeneix, professeur au Laboratoire d’Evolution des Régulations Endocriniennes au Muséum d’Histoire Naturelle de Paris, mondialement reconnue pour ses travaux sur l’hormone thyroïdienne et utilisatrice du médicament, confie au sujet du Levothyrox :

« J’entends des contresens scientifiques.

Ça ne tient pas la route, de dire qu’il n’y a pas de problème parce que l’ancienne formule et la nouvelle sont bioéquivalentes.

Des précédents ont montré qu’un changement de formulation peut modifier la biodisponibilité de l’hormone et entraîner des effets secondaires… »

« Ce que nous vivons manque de responsabilité médicale, notamment pour les femmes enceintes.

Certaines ont changé de formulation, sans même le savoir, pendant leur grossesse.

Elles ont dû faire des ajustements plus ou moins importants.

Or les taux d’hormones thyroïdiennes lors d’une grossesse influent sur l’enfant à naître, pour la structure de son cerveau et son QI.

Cela n’a pas été pris en compte.

Quel dédain pour les patients ! »

Pendant ce temps, il existe bel et bien des solutions naturelles aux résultats largement supérieurs et sans les effets secondaires.

 Jean-Baptiste Loin