Deux études mettent en évidence un corrélation positive entre le taux de cancers de la thyroïde et la contamination radioactive

Publié le 2 octobre 2020FacebookTwitterWhatsAppPrintPartager

Après Tchernobyl, il a fallu des années pour que soit admis le lien entre les retombées radioactives et l’augmentation du nombre de cancers de la thyroïde chez les jeunes. Après Fukushima, les autorités japonaises et certaines organisations internationales ont toujours déclaré qu’elles ne s’attendaient pas à une augmentation significative de ce taux de cancer car l’exposition y a été beaucoup plus faible et parce que le régime alimentaire japonais est beaucoup plus riche en iode, ce qui protège la thyroïde.

La première campagne de dépistage par échographie a été lancée pour rassurer les parents inquiets et devait fournir le taux de cancer avant l’impact des retombées radioactives, en prenant en compte le fait que les cancers de la thyroïde sont apparus au bout de quelques années dans les territoires contaminés par la catastrophe de Tchernobyl.

Le nombre de cancers de la thyroïde à l’issue de la première campagne de dépistage est beaucoup plus élevé que ce qui était attendu. Les autorités japonaises ont mis en avant l’effet du dépistage. Sans lui, les signes cliniques seraient arrivés beaucoup plus tard. Le dépistage, par un “effet râteau”, aurait concentré les cas découverts. Mais rien ne permet d’affirmer que tous ces cas seraient apparu sans la contamination radioactive.

Les derniers résultats publiés montrent que le nombre total de cas de cancers de la thyroïde chez les jeunes découverts lors des campagnes suivantes est désormais plus élevé que le nombre de cas de la première campagne. Ces nouveaux cas sont donc récents et il est naturel de soupçonner un lien avec la catastrophe nucléaire.

Deux articles, publiés dans des revues scientifiques avec comité de lecture, font un lien entre le taux de cancers de la thyroïde et la contamination radioactive. Le premier date de septembre 2019 et le deuxième, de mars 2020. Ils sont tous deux en libre accès.

Comme les seules indications géographiques disponibles sur les cas de cancer de la thyroïde sont à l’échelle de la commune, ces deux études ont moyenné la contamination de chacune des 59 communes de la province de Fukushima.

La première étude s’est basée sur le débit de dose ambiant fourni par les cartes de la contamination publiées par les autorités japonaises. Que ce soit en considérant les résultats de chaque campagne de dépistage séparément ou en les combinant, une corrélation positive a été trouvée entre l’exposition externe et le taux de cancers de la thyroïde.

La deuxième étude, effectuée par des physiciens, utilise une méthode semblable, sauf que les données sur la contamination proviennent de la cartographie effectuée par les universités japonaises. Les traitements statistiques diffèrent aussi. Cette deuxième étude ne trouve pas de corrélation significative entre le taux de cancers et la contamination radioactive pour la première campagne de dépistage, et trouve une corrélation positive pour la deuxième.

La deuxième étude a aussi recherché s’il y avait une corrélation avec les quelques données sur la contamination en iode-131. Pour la première campagne de dépistage, aucune corrélation significative n’a été trouvée. Pour la deuxième, il y a une faible corrélation, qui pourrait ne pas être significative. Cette deuxième étude suggère donc que l’exposition externe aurait eu un plus grand impact que la contamination interne par l’iode.Ce contenu a été publié dans ACROnique de Fukushima par ACRO, et marqué avec Impact sanitaire. Mettez-le en favori avec son permalien.

Vous aimerez aussi...