La Terre outragée, Prix du Public au Festival International du Film d’Environnement

« C’est très compliqué d’obtenir les autorisations pour tourner dans cette zone interdite. Les normes de sécurité sont très contraignantes : on peut rester cinq jours d’affilée. Nous avons fragmenté le tournage, qui a duré 10-15 jours, à raison de 8-9 heures par jour, et s’est étalé entre un été et un hiver. Finalement, plus que la peur de la radioactivité, c’est le froid qui a été le plus dur. Il faisait jusqu’à -10°C pour tourner. Il est interdit de passer la nuit dans la zone, mais Olga Kurylenko, qui joue le personnage d’Anya, a voulu y dormir pour ne pas faire les deux heures de trajet quotidiennes. Elle a d’emblée accepté le projet, et ce fut un très bon choix pour le film. Elle n’avait que 5 ans quand la catastrophe s’est produite, et s’en souvient très vaguement. Je me suis par ailleurs rendu compte qu’il y avait un grand déni des conséquences de l’explosion et que le sujet mettait beaucoup d’Ukrainiens mal à l’aise. Pourtant, toute ma fiction est basée sur des faits réels : les arbres qui deviennent rouges, les animaux morts, tout cela m’a été raconté par des gens qui vivaient là-bas ou a été documenté. Comme le personnage d’Alexei, beaucoup d’ingénieurs qui travaillaient à la centrale sont devenus fous ou se sont suicidés. Mais des monstres à trois bras, il n’y en a pas. Au final, ce que je veux montrer, c’est la perversité de la tragédie : la catastrophe est invisible, mais ses conséquences sur l’homme existent. »

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