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BRÈVE THYROÏDE

Morbi-mortalité du traitement par les hormones thyroïdiennes chez le sujet de plus de 65 ans

Par Patrice RODIEN

Le nombre de sujets traités par hormones thyroïdiennes augmente régulièrement. Malgré la prudence recommandée et la connaissance de la dérive haussière progressive de la TSH (Thyroid Stimulating Hormon) avec l’âge, la probabilité d’initiation d’un traitement par hormones thyroïdiennes est particulièrement élevée chez le sujet très âgé. Le seuil de TSH où un traitement est initié ne cesse de baisser. L’association entre l’hyperthyroïdie infraclinique (TSH basse et T4l normale) et la morbi-mortalité, en particulier de cause cardiovasculaire est connue. On ne peut cependant extrapoler ces données à la situation d’un sujet traité par LT4, car dans ce cas, la T4l est plus élevée et la T3l plus basse. Le Dr Paige Meizlik rapporte l’étude de la morbidité et mortalité chez les sujets âgés de plus de 65 ans lors de l’inclusion dans la Cardiovascular health study (CHS). À l’inclusion, 9 % des sujets étaient traités par L-T4, 20 ans plus tard ils étaient plus de 20 %. L’âge moyen était de 75 ans, la population était composée de 79 % de femmes. Le suivi, de 10 ans, a impliqué 364 patients traités.

Les évènements coronariens, la fibrillation auriculaire, l’insuffisance cardiaque ne sont pas significativement associés à la TSH, la T4l ou la T3l après ajustement (la T4l élevée est associée en analyse unifactorielle à un moindre risque de maladie coronarienne).

Le risque de démence est associé à une T4l élevée, la fracture de hanche est associée à une T4l élevée mais après ajustement sur différents paramètres, cela n’est plus significatif. Le risque de décès est associé à une T3l basse.
Pour ce dernier point, on peut évoquer un syndrome de basse T3 révélateur d’une maladie sévère intercurrente.
La conclusion de cette étude est que le sur-traitement ou le sous-traitement par LT4 sont associés à une morbidité et une mortalité accrue.
Il faut noter que dans cette étude seulement 51 % des patients sont euthyroïdiens sous traitement, 13 % sont en hyperthyroïdie franche, 16 % en hyperthyroïdie fruste, et 20 % ont une TSH élevée.  Si l’on traite, il faut surveiller ! Mais quelle est la bonne cible de TSH et de T4l ?

Paige Meizlik, MD, Division of Endocrinology, Diabetes and Metabolism, Hospital of the University of Pennsylvania, Philadelphia, PA, Alice Arnold, PhD, Department of Biostatistics, University of Washington, Seattle, WA, Michelle Carlson, PhD, Bloomberg School of Public Health, Johns Hopkins University, Baltimore, MD, John Robbins, MD, MHS, Department of Internal Medicine, UC Davis Health System, Sacramento, CA, Bruce Psaty, MD, PhD, MPH, Department of General Internal Medicine, University of Washington, Seattle, WA and Anne R Cappola, MD, ScM, Division of Endocrinology, Diabetes, and Metabolism, Perelman School of Medicine at the University of Pennsylvania, Philadelphia, PA

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Coordonnateur
Pr Guillaume Assié (Paris)

Rédacteurs
Pr Sophie Christin-Maître (Paris)
Dr Christine Cortet Rudelli (Lille)
Dr Thomas Cuny (Nancy)
Pr Brigitte Delemer (Reims)
Pr Blandine Gatta Cherifi (Bordeaux)
Dr Solange Grunenwald (Toulouse)
Pr Patrice Rodien (Angers)

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