Un médecin marnais s’alarme : des malades de la thyroïde sont privés de traitement

SANTÉ

levothyrox

Le docteur Jean-Yves Schlienger est très ennuyé pour ses patients atteints de troubles de la thyroïde. Le médicament qu’il leur prescrivait, le Lévothyrox, a subitement changé de formule et certains ne le supportent plus. « Ils ont des diarrhées, des sueurs, les cheveux qui tombent, ils ne veulent plus le prendre », s’inquiète le généraliste de Cormicy, membre du bureau de la fédération des médecins de France.« Je leur ai prescrit un produit de substitution qui se présente sous forme de gouttes et qui n’aura pas les mêmes effets indésirables mais la pharmacie a refusé de le leur délivrer ».

Lisez le témoignage d’Elisabeth qui souffre des effets secondaires du Levothyrox

Alerté vendredi dernier, Jean-Yves Schlienger a fait son enquête.

« Mes patients ont tellement d’effets indésirables depuis le changement de composition de leur médicament qu’ils ne veulent plus se soigner », alerte Jean-Yves Schlienger.
« Mes patients ont tellement d’effets indésirables depuis le changement de composition de leur médicament qu’ils ne veulent plus se soigner », alerte Jean-Yves Schlienger.

« J’ai commencé par appeler les pharmaciens. Ils m’ont révélé que l’État leur a demandé de réserver les gouttes à une autre catégorie de patients, en l’occurrence les enfants et les adultes qui ont du mal à s’alimenter ». Cette restriction est guidée par la peur de l’État de se retrouver face à une pénurie des stocks de gouttes et de ne plus en avoir assez pour les enfants. Cette précaution, louable, cache une grande légèreté de l’agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) dans cette affaire. « J’ai appelé le laboratoire Merck qui fabrique le Lévothyrox », poursuit le médecin marnais.

« Ils m’ont expliqué qu’on leur a demandé de modifier la composition des excipients de leur médicament et notamment d’en retirer le lactose qui gêne les personnes souffrant d’intolérance à ce glucide. Ils l’ont fait mais personne n’a été prévenu des changements. Le laboratoire lui-même reconnaît que les effets que je rencontre chez mes patients n’ont rien d’étonnants ». Au lieu de communiquer sur cette négligence auprès des praticiens, l’État s’empresse d’éviter un report des prescriptions sur un produit qui pourrait manquer rapidement. « En attendant, mes patients n’ont pas de solution. Certains veulent arrêter tout traitement, ce qui leur serait fatal ».

Une pétition circule pour dénoncer cette gestion désastreuse. Elle a déjà été signée par plus de 188000 patients et proches.

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