Levothyrox : «Il nous manque des réponses», tempête Anny Duperey

L’actrice Anny Duperey fait état de nombreux symptômes consécutifs à la commercialisation de la nouvelle formule du Levothyrox.CÉDRIC FERRER/VISUAL PRESS AGENCY
Fl. M.
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Anny Duperey, qui a été reçue vendredi par la ministre de la Santé, avoue être rassurée par l’enquête plus poussée qui a été ordonnée sur le nouveau Levothyrox. Mais elle estime qu’il manque encore des réponses essentielles.

Dans le taxi qui la ramène chez elle, la voix est fatiguée. «C’est éprouvant, tout cela», confie Anny Duperey, l’actrice de la série culte «Une famille formidable» qui a décidé de rendre public son mal-être (fatigue, crampes handicapantes, problèmes digestifs…) qu’elle associe à la nouvelle formule du Levothyrox. Alors vendredi, en fin d’après-midi, elle s’est invitée au ministère de la Santé, où était reçue l’Association française des malades de la thyroïde (AFMT) par la ministre Agnès Buzyn.

 

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«Ce qui est positif, estime l’actrice de 70 ans, c’est qu’elle nous a assuré qu’elle avait ordonné une enquête plus poussée que les premières analyses sur ce médicament et que Merck n’aurait plus, à l’avenir, le monopole sur le traitement de la thyroïde. Mais, reprend-elle, il nous manque des réponses essentielles. Car l’avenir, d’accord, mais des patientes souffrent là, maintenant, et il y a urgence. Nous n’avons pas réussi à savoir si, oui ou non, nous aurons un jour la même formule qu’auparavant, qu’elle soit produite par le laboratoire Merck ou un autre», s’agace-t-elle.

Les patients dénoncent l’arrogance des pouvoirs publics

Quelques heures plus tôt, quelques dizaines de patients s’étaient réunis à deux pas de l’Assemblée nationale à Paris, pour exiger le retour de l’ancienne formule.

 

VIDEO. Levothyrox : manifestation des malades devant l’Assemblée nationale

 

Parmi eux, Monia Tekitet, cadre administratif de 48 ans. «Depuis le changement, mon taux de TSH (NDLR : l’hormone qui stimule la thyroïde) est très bas et je ne dors pas», lâche celle qui a créé une page Facebook pour fédérer les patients. «Y aura-t-il des conséquences à long terme ?» interroge-t-elle. Une dame la coupe et lâche sans nuance : «La vraie question est : à qui profite le crime ?»

 

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D’autres personnes, essentiellement des femmes, se rassemblent. «Il faut trouver comment se faire entendre», incite l’une, tandis que Monia reprend : «Le pire, c’est la sensation de n’être pas entendu, il y a une arrogance des pouvoirs publics et des médecins dans cette affaire.»

 

Les patients vont se fournir à l’étranger

 

Médecins, autorités sanitaires et associations sont unanimes : il ne faut pas, même en cas d’effets secondaires, arrêter son traitement ou le modifier. La règle est de consulter un professionnel de santé. Mais certains patients ont trouvé un moyen de contourner la nouvelle formule du Levothyrox, la seule désormais disponible en France. «Je suis allée en chercher en Italie. Ils m’ont donné des boîtes pour un an», témoigne une quinquagénaire venue manifester vendredi contre la nouvelle composition du médicament. L’Espagne aussi figure parmi les destinations où les patients vont «s’approvisionner» en ancien «Levo». Farida, qui assure souffrir de crampes, fatigue et perte de cheveux, va en faire venir, dit-elle, du… Mexique ! «Ma soeur vit là- bas et va m’en envoyer. Quand j’entends dire que nos symptômes sont dans la tête, cela me fait bondir : j’ai commencé à avoir des effets en mai mais je n’ai su qu’en août que la formule avait changé !»

J-M D et FL.M

09 septembre 2017, 10h42 – le parisien

 

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