Médicaments génériques : pourquoi le choix des excipients peut tout changer

Les excipients des médicaments génériques, ces substances que l’on additionne au principe actif pour faciliter l’assimilation, ne sont pas anodins. Effets secondaires, perte d’efficacité du produit, leur action réelle est soigneusement occultée par les autorités.

Faut choisir !

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Médicaments génériques : pourquoi le choix des excipients peut tout changer

Les excipients des médicaments génériques, ces substances que l’on additionne au principe actif pour faciliter l’assimilation, ne sont pas anodins.  Crédit Reuters

Atlantico : Dans votre ouvrage qui sort cette semaine, Médicaments génériques, la grande arnaque, vous évoquez longuement les excipients de ces génériques. Les effets secondaires des excipients utilisés pour ce type de médicaments diffèrent-ils de ceux que l’on trouve dans les princeps ?

Sauveur Boukris : Non seulement les génériques sont différents des princeps sur les excipients, mais il y a aussi des différences pour les excipients des génériques entre eux. Ces excipients différents peuvent être responsables d’effets secondaires différents des princeps. Dans les génériques, il y a en général un excipient à effet notoire, mais parfois on en trouve deux, trois ou quatre ! 

L’excipient peut-il vraiment avoir un impact sur l’efficacité de la substance ?

Tous les génériques ne sont mêmes pas identiques entre eux.
 Selon le nombre d’excipients, le risque d’effets secondaires augmente. Les pouvoirs publics nous disent que les génériques sont des copies conformes, ce qui est une totale contre-vérité. On part du principe que puisque la molécule originale est la même, l’efficacité est la même. C’est  faux. Si on part du principe que le générique est un médicament comme un autre, il doit subir les mêmes contrôles et les mêmes vérifications, ce qui n’est pas le cas : il n’y a aucune étude là-dessus. C’est aux autorités et aux pouvoirs publics d’engager les études.

Comment éviter au maximum les risques vis-à-vis de des excipients utilisés dans les génériques ? Doit-on privilégier les princeps ?

Il faut beaucoup plus de transparence en matière de génériques : les informations destinées aux pharmaciens sont nettement inférieures aux notices que l’on trouve dans les boîtes de médicament. Il faut indiquer clairement les produits allergisants comme la lécithine de soja ou les colorants type rouge cochenille, comme on le fait pour les produits alimentaires. Une fois que l’on a trouvé un générique qui nous convient, il ne faut plus en changer. Mais malheureusement, dès que l’on change de pharmacien, on change de prescription et donc de génériques, ce qui est très contraignant.

Les excipients sont-ils à l’origine de tous les reproches que l’on adresse généralement aux génériques ? Y en a-t-il d’autres ? Lesquels ?

On a trop simplifié la définition du générique, tout en accélérant les procédures d’autorisation de mise sur le marché. On reproche au générique son manque d’efficacité concernant certaines pathologies, notamment pour la thyroïde ou l’épilepsie. A l’avenir, certains génériques cardiologiques ou de diabétologie seront certainement déconseillés étant donné le peu de résultats qu’ils procurent. Il ne faut pas imposer coûte que coûte le générique, et c’est pourtant la politique appliquée. Le « tout générique » est très dangereux.

 

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