La présidente nationale monte au créneau et mot d’Anny Duperey au dessous

Actu Santé – Association française des malades de la thyroïde

En l'espace d'une semaine, l'AFMT a enregistré 400 adhérents supplémentaires et compte aujourd'hui 4 443 adhérents. Ils étaient une quinzaine, il y a 20 ans./ Photo DDM Gisèle Dos Santos.
En l’espace d’une semaine, l’AFMT a enregistré 400 adhérents supplémentaires et compte aujourd’hui 4 443 adhérents. Ils étaient une quinzaine, il y a 20 ans./ Photo DDM Gisèle Dos Santos.

La présidente de l’association des malades de la thyroïde, Chantal L’Hoir est à nouveau sur le pont avec le nouveau scandale du Lévothyrox qui plonge les malades dans le désarroi.

Fer de lance des malades de la thyroïde depuis plus de 20 ans, la présidente nationale de l’association des malades de la thyroïde, Chantal L’Hoir se lance dans le nouveau combat du Levothyrox, pour défendre le droit des malades à avoir accès à l’ancienne formule rebaptisée Euthyrox- distribuée au compte-gouttes dans les officines — la nouvelle ayant des effets secondaires redoutables sur les malades. À la veille de la manifestation nationale pacifique, prévue ce samedi 7 octobre, la présidente fait le point sur ce nouveau scandale sanitaire.

Comment comptez-vous réagir face à ce nouveau scandale sanitaire ?

Malgré les nombreuses plaintes déposées par l’association pour le cancer de la thyroïde, nous n’avons rien obtenu au niveau de la législation, mais aujourd’hui, le secret de l’instruction est visible sur le site «http.//nuagesansfin.info» et les malades et le public sont désormais informés sur tout ce qu’on nous cache, ce qui est une avancée. Une BD écrite par Marc Ingrand, explique toutes les étapes de notre action. Pour le Levothyrox, on repart au combat, afin d’informer les patients et les aider à se faire entendre.

À quel moment avez-vous été alertée ?

J’ai  la maladie d’Hashimoto accompagné d’un lymphome non Hodgkinien il y a 30 ans, j’ai commencé le nouveau traitement à la mi-mai. Quelques jours plus tard, j’ai eu des crampes et je suis tombée. Mon médecin a temporisé, mais mon endocrinologue m’a donné des gouttes de thyroxine et les symptômes sont passés. J’ai été alertée fin mai 2017 par des femmes enceintes, qui ont eu des accouchements difficiles, dont une qui a failli perdre son bébé. Les effets secondaires sont multiples après la prise de Levothyrox : crampes, céphalées, vertiges, fatigue, problèmes gastriques et intestinaux. Ce sont toujours les personnes les plus fragiles qui sont touchées les premières. J’ai alors demandé à l’Agence nationale de la sécurité du médicament de faire des recherches d’urgence, ce qu’elle a refusé.

Que s’est-il passé ensuite ?

On a vécu un été d’enfer avec des appels en urgence de personnes qui n’avaient jamais eu de problèmes jusque-là. L’AFMT a dû payer à ses frais, des analyses à l’étranger, car en France, aucun laboratoire n’a accepté de les faire. Nous avons déposé des plaintes par centaines et près de 900 sont en attente.

Où en êtes-vous actuellement ?

Entre l’association AFMT et notre avocate, nous avons reçu 1 100 plaintes. On est devant une crise sanitaire importante et tout le monde est concerné. La colère publique est là et touche de plein fouet nos pharmaciens et médecin à qui on a menti. Aujourd’hui, nos vies sont dans les mains des lobbies pharmaceutiques et notre santé est un produit coté en Bourse.

Y a-t-il une pénurie d’Euthyrox ?

Les stocks d’Euthyroxine ne représentent que 90 000 boîtes pour 3 mois, Le L Thyroxine de Henning Sanofi pour «le 15 octobre» ne représente que 100 000 boîtes pour 3 mois et la production de L Thyroxine goutte va passer de 1, 5 % à près de 3 %. Ce qui très insuffisant pour un nombre de malades qui représente, selon nos chiffres près de 20 % de la population malade. Les quantités actuellement disponibles dans les pharmacies sont insuffisantes. Nous demandons au Ministère de laisser la possibilité aux pharmaciens de se fournir en quantité significative à l’étranger.

Vous avez prévu de manifester ce samedi 7 octobre ?

Nous appelons les malades et leurs familles à manifester pacifiquement demain à 10 heures devant toutes les CPAM de France.


Du côté des pharmaciens et des médecins

Pour le docteur Marie-Christine Rossignol, président du conseil national de l’ordre des Médecins de Tarn-et-Garonne, le débat sur le Lévothyrox «est un non-sujet. Pour nous, la nouvelle formule n’a rien changé, le principe actif du médicament reste le même. Et les effets indésirables, déclarés par certains, sont suffisamment vagues pour que nous restions sceptiques. En revanche, il y aurait beaucoup à dire sur la communication du laboratoire Merck…».

Gisèle Dos Santos

 

Le mot de l’AFMT a été très déçue de l’émission d’Elise Lucet, se dit très étonnée de la légèreté avec laquelle le sujet a été traité. Le L Thyroxine Belge de Christiaens nouvelle formule est à base de lactose, rien à voir avec la Française….Les Belges ne seraient pas plus résistants. Madame Anny Dupery a écrit une lettre à 5 h du matin à Elise Lucet qui n’était pas piqué des vers. Ignorer à ce point la souffrance des malades et les faire passer pour des personnes fragilement instables c’est une imposture.

Elise,

Depuis la diffusion de votre reportage sur « L’affaire du Levothyrox », hier soir, j’essaie de me calmer.

5h du matin, c’est pire : je suis outrée !

Je regrette profondément de vous avoir appelée, et d’y avoir participé.

Ce n’est pas un reportage pour un mieux, un éclaircissement, le résultat est un pire : tous ces gens en détresse, en profond mal-être, qui ont participé de confiance en vous apportant leur témoignage, vont se sentir encore un peu plus trahis.

Durant les ¾ de l’émission, vous chantez de concert avec la version officielle : tout cela est un problème de communication, de non accompagnement du changement, de TRANSITION mal préparée. Un problème de bureaucratie française, en somme !

Comment voulez-vous que la personne – par exemple – qui affirme qu’elle était moins mal avec son cancer qu’avec ce médicament, ne se sente pas insultée ? Comme tous ces gens dont on nie encore une fois la parole, le ressenti, affirmant qu’ils seraient moins mal si un médecin leur tenait la main, comme à des enfants incapables de SAVOIR ce qu’ils éprouvent. Pensez-vous qu’un « accompagnement » effacerait comme par miracle ces effets secondaires monstrueux ?

Pas une fois vous n’avez posé cette question cruciale, en fait LA seule question importante : QU’EST-CE QU’IL Y A DANS CETTE NOUVELLE FORMULE, ou QUELLE REACTION CHIMIQUE ETRANGE ENTRE SES COMPOSANTS ( ?) fait qu’elle rend les gens absolument malades ?

Et cela se termine par une intervention bien policée et doucereuse de notre ministre Agnès Buzin…

A pleurer.

Anny DUPEREY

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