#Marseille : Zoom sur le Lévothyrox à l’hôpital de la Conception

Parmi les traitements, la thermoablation pour les nodules bénins. AP-HMParmi les traitements, la thermoablation pour les nodules bénins. AP-HM L’utilisation de l’article, la reproduction, la diffusion est interdite – AP-HM / Christophe Asso – © AP-HM / Christophe Asso

Les soirées de l’endocrinologie initiées à l’hôpital de la Conception à Marseille jusqu’en mai : le bon plein d’informations. Coup de projecteur sur le Lévothyrox par trois spécialistes des maladies endocriniennes le 21 février.

« La thyroïde dans tous ses états : où en est-on du Lévothyrox ? » Le thème toujours d’actualité sera abordé par les services d’endocrinologie, diabète, maladies métaboliques (Dr Thomas Cuny), de chirurgie générale endocrinienne et métabolique de la Conception (Pr Frédéric Sebag) et de médecine nucléaire de la Timone (Pr David Taieb). L’occasion d’un temps d’échange privilégié avec des spécialistes soucieux de la démocratie sanitaire et du partage avec les patients mercredi 21 février (*). Cela dans le cadre d’un cycle intitulé « Les soirées de l’endocrinologie ».

Ces services dont la file active représente environ 5 à 6000 patients vus chaque année ou tous les deux ans, et 1000 opérations de la thyroïde par an, selon le Pr Sebag, connaissent bien leur terrain. Ils étaient en première ligne quand le scandale a éclaté l’été dernier. « Souvent les patients ont une à deux boîtes d’avance et surtout, les effets du traitement se font sentir avec un ou deux mois de recul », rappelle-t-il. « Pour l’immense majorité, le changement de l’ancienne à la nouvelle formule s’est très bien passé », estime le chirurgien. « Les effets qui lui sont clairement imputables avec des désordres persistants dans le temps, représentent, je dirais moins de 5% mais sur 3 millions c’est énorme. On a eu un retour des patients très important pendant l’été 2017 ». En plus de l’errance thérapeutique, nombre de malades ont eu les pires difficultés à se faire entendre. « Effectivement, les patients ont peut-être ressenti qu’ils n’avaient pas toute l’attention qu’ils devaient avoir. J’ai envie de dire que les médecins qui prennent en charge les pathologies thyroïdiennes pourtant très fréquentes, ont aussi ce sentiment ! », ajoute-t-il. « Les patients ont eu un difficile recours aux soins et dans la gestion en première ligne, certaines instances ont été un peu dans le déni. Ce qui est très anxiogène. Quand un patient a mal, on ne peut pas lui dire vous ne ressentez pas ce que vous dites’’ ». Selon lui, environ deux tiers de la file active sont sous Lévothyrox. Les équipes qui veulent rester en proximité de leurs patients ont décidé d’initier un cycle sur toutes les pathologies endocriniennes fréquentes. Les trois orateurs précités évoqueront l’état des connaissances dans le domaine chirurgical, du cancer de la thyroïde ainsi que les alternatives thérapeutiques. Succédera la partie débat avec la salle ce qui intéresse énormément le grand public. En exemple des alternatives offertes aujourd’hui, le spécialiste cite le L-Thyroxin Henning commercialisé en Allemagne et qui « est bien toléré ». Côté innovation, l’AP-HM propose à l’hôpital de la Conception, la thermoablation par radiofréquence, un traitement efficace pour les nodules bénins de la thyroïde. Une technique que le Dr Eveline Slotema a été la première à développer en France permettant de conserver l’essentiel de glande thyroïde.

Nathalie Fredon

Les soirées de l’endocrinologie : 21 février à 18h. Amphithéâtre Rimbaud. Hôpital Conception.

A suivre, le 11 avril (La femme, son os et son calcium : une relation complexe ? Qu’en est-il pour les hommes ?

et le 30 mai, réalités et avancées concernant les glandes surrénales.

Vous aimerez aussi...