Déficit et tarification à l’activité : l’AP-HP devrait connaître une année 2018 assez agitée

 

 

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Rien ne va plus. Ce sont des informations glanées par l’AFP. L’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) a revu à la hausse sa prévision de déficit pour l’année 2017. Deux « sources internes » évoquent désormais un montant supérieur à 200 millions d’euros – montant non confirmé par une direction générale habituellement plus loquace – direction générale qui a décidé de « geler une partie des dépenses de personnel pour 2018 ».

« Le déficit budgétaire de l’institution serait porté (…) à plus de 200 millions d’euros pour l’année 2017 », indique le syndicat SUD au lendemain d’une réunion avec le directeur général de l’AP-HP, Martin Hirsch. Le même montant a été évoqué devant les représentants de la commission médicale d’établissement (CME) du 6 février. « Contrairement aux attentes, l’activité ne s’est pas redressée en fin d’année ». Où l’on retrouve pour partie les absurdités, aujourd’hui officiellement dénoncées en haut lieu, de la « tarification à l’activité ».

La direction générale ? Elle a reconnaît « une dégradation par rapport au résultat prévisionnel » ; ajoute que « les chiffres ne seront confirmés officiellement qu’au moment de la clôture des comptes » – mais se garde bien de donner une date. « Le budget du plus grand centre hospitalier français a déjà été révisé en octobre, puis en novembre, en raison de recettes atones, de dépenses supérieures aux attentes et d’une réduction des dotations de l’Etat, explique-t-on. La dernière mouture tablait sur un déficit de 174 millions d’euros pour le budget principal, qui correspond aux activités de soins, et de 134 millions pour le résultat consolidé, qui inclut notamment les ventes immobilières. »

Cette troisième aggravation du déficit en quatre mois a conduit Martin Hirsch à annoncer pour 2018 « un gel de 0,5 % de la masse salariale à titre conservatoire ». Ainsi qu’un « effort particulier » sur les « dépenses de médicaments et de dispositifs médicaux ». « L’année s’annonce particulièrement difficile », résume la CME. Le syndicat SUD redoute pour sa part la « suppression de 600 postes » et dénonce déjà « un plan social d’ampleur ».

Suppression de 600 postes ?

Une estimation réfutée par la direction, qui précisé que le gel des dépenses de personnel « pourra être réajusté d’ici la fin de l’année » et viser « d’autres paramètres que les emplois », comme « l’intérim » et les « remplacements ». Fin novembre dernier le projet de budget pour 2018 prévoyait déjà la suppression de 180 postes non médicaux, doublée d’un moindre recours à l’intérim non médical et aux heures supplémentaires.

Pour sa part ‘USAP-CGT redoute à son tour un « nouveau tour de vis »Le syndicat évoque même un déficit 2017 attendu encore provisoire « autour de 219 millions d’euros ». Un déficit qui serait selon lui  significatif « de l’intensification de la politique d’austérité et de l’étranglement budgétaire impulsé par Bercy, le ministère et l’agence régionale de santé, le directeur général de l’AP-HP, main dans la main avec le gouvernement Macron ».

Dans le même temps l’AP-HP communique aux frontières de l’éthique : son « collège de déontologie » vient de se réunir, pour la première fois, sous la présidence de Maud Vialettes, conseillère d’Etat. Il aura pour mission d’apporter aux agents de l’AP-HP tout conseil utile au respect des obligations et principes déontologiques, notamment en vue de mieux prévenir « les situations de conflits d’intérêts ».

Tout agent de l’AP-HP peut dès aujourd’hui saisir le collège de déontologie:  collegedeontologie@aphp.fr  – ou par l’intermédiaire des Directions des affaires médicales et des ressources humaines de l’AP-HP. Reste à définir le champ à venir des conflits d’intérêts.

A demain

 

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