COMPTE RENDU DE LA REUNION PUBLIQUE  DU JEUDI 15 MARS 2018 A  PACE(35) REUNION   AUTOUR DU LEVOTHYROX NF(nouvelle formule)

 

organisée par :

Dr Catherine NOEL pour l’AFMT, avec la participation de Dr Béatrice DECRAENE(biologiste),                    de Mr Thierry DUROCHER (AFMT) et le soutien du collectif LEVO NF BREIZH

REUNION D’INFORMATION ET D’ ECHANGES de 20h30 à 23h,                                                            une centaine de personnes réunies « grange du logis » à Pacé, de 20h30

A)INFORMATIONS

SCANDALE SANITAIRE DU LEVOTHYROX à 2 NIVEAUX :

  • Comment a-t-on pu avec une telle légèreté imposer ce transfert obligatoire entre le Lévothyrox ancienne formule et le nouveau ?
  • Gestion de la crise elle-même

 

I )PREMIER NIVEAU : MISE SUR LE MARCHE DU LEVOTHYROX NF SE SUBSTITUANT AU LEVOTHYROX AF .

Rappel des faits : Avant mars 2017, il y avait un médicament en France dans une situation de quasi monopole : Le Lévothyrox (qu’on appelle maintenant Lévothyrox AF et que l’on trouve en pharmacie sous le nom d’Euthyrox) qui avait fait ses preuves depuis plus de 30 ans, médicament remarquablement efficace, remarquablement bien toléré et très bon marché de l’ordre de deux euros par mois.

A partir de mars 2017, s’est opéré de façon progressive un switch autoritaire et obligatoire entre l’ancienne formule AF et la nouvelle formule NF, changement pour des raisons qui restent obscures :                                                                                                                       1) Prétendue instabilité ? (A priori très relative)                                                                           2) Intérêt du laboratoire Merck ayant fait des investissements importants en Chine (or en Chine, l’intolérance au lactose est très fréquente, contrairement à l’ Europe).

Concernant cette prétendue « instabilité » : Récemment la presse a ressorti un compte- rendu d’une réunion qui s’est tenue à l’ANSM le 27 mars 2012. Dans ce document, il est écrit que de juin 2009 à décembre 2011, 23 cas de déséquilibre de la thyroïde, notamment des hypothyroïdies ont été constatées.

Seuls 23 cas en deux ans et demi pour un médicament utilisé par plus de 2,5 millions de patients !!!

Curieusement, cette supplantation s’est opérée sans que le laboratoire n’ait eu à prouver la meilleure stabilité de la nouvelle formule, sans étude de tolérance, sans avoir eu à prouver que le rapport bénéfice/risque était favorable ; ceci malgré les précédents essais infructueux de génériques ; avec juste deux seules études de bio équivalence  elles mêmes très discutables.

Il existe pourtant quelques grands principes en médecine, celui-ci en particulier : quand un patient est bien équilibré sous un certain type de traitement, on ne change pas de traitement (surtout quand ce médicament est considéré sensible).

 

  1. II) SECOND NIVEAU: GESTION DE LA « CRISE » ELLE-MEME

Rappel des faits: Mise sur le marché du Lévothyrox NF et très rapidement de très nombreux patients déclarent  des effets secondaires conséquents sans faire le lien avec le changement de formule puisque très souvent patients (et même professionnels de santé) n’avaient pas été informés de ce changement. Les centres de pharmacovigilance sont rapidement débordés. Dès le mois de juillet, l’AFMT a alerté les autorités sanitaires de la très mauvaise tolérance du médicament chez de très nombreux patients.

Gestion de la crise avec :

  • REFUS D’ECOUTER LES MALADES : Avec une première phase très longue et très douloureuse pour de très nombreux patients : « ce refus d’écouter les patients » : On a d’abord eu le discours de dysthyroïdie transitoire (adaptation des doses après un contrôle de TSH dans quelques semaines et tout s’arrangera), puis le fameux effet NOCEBO créé ou du moins diffusé pour la circonstance.  Même si  à partir du 15 septembre 2017,   Madame Buzin a reconnu qu’il existait des patients ayant des effets indésirables conséquents et inexpliqués avec une TSH restant dans les valeurs normales ; c’est ainsi que Mme BUZYN  a justifié son changement de position à savoir le retour provisoire à l’ancienne formule (Euthyrox) ; puis l’annonce d’alternatives pour mettre fin au monopole de Merck. Mais il y a eu ensuite une minimisation (et cela continue) du nombre de patients symptomatiques et une minimisation de la gravité de la symptomatologie.                                                                                                                                    Ce qui aboutit à des conséquences graves à savoir :                                                                          -une commande d’alternatives de façon très insuffisante et cela continue (le seul médicament qu’il est facile d’avoir est le Lévothyrox  NF                                                                    -et encore aujourd’hui, il existe de très nombreux patients symptomatiques sous Lévothyrox NF qui n’ont pas accès à une alternative (que ce soit par défaut de prescription médicale ou par manque d’alternatives  en pharmacie)(d’où la lettre ouverte des pharmaciens et médecins de l’AFMT en date du 8 mars 2018 à l’intention de leurs collègues).

            B-PAS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE  SERIEUSE POUR LE MOMENT A LA DEMANDE  DES AUTORITES SANITAIRES POUR EXPLIQUER CE QUI SE PASSE AVEC CE MEDICAMENT.

Pourtant dans le rapport de pharmacovigilance dont les conclusions ont été présentées le 30 janvier 2018, rapport facilement consultable sur Internet, sur lequel il y a beaucoup d’autres choses à dire, mais déjà il y a confirmation écrite par 32 et 39 :                                                          1) de la présence de très nombreux effets secondaires conséquents inattendus et inexpliqués, avec dans les deux tiers des cas une TSH normale                                                                2) d’une amélioration significative de la symptomatologie chez 65% des patients ayant abandonné le Lévothyrox AF pour une alternative

 

  1. B) QUESTIONS-TEMOIGNAGES

Un temps d’échange très convivial :

L’aspect judiciaire a été brièvement abordé.                                                                                         Des témoignages de patients  qui ne seront pas retranscrits ici par souci de réserve, par pudeur. En comparaison avec la réunion publique du 10 février à BREST, le pourcentage de patients symptomatiques laissés sous nouvelle formule parait nettement moins important, mais reste présent (le cas d’une patiente sortant d’hôpital après une batterie d’examens mais laissée sous Lévothyrox NF) -Témoignages d’un médecin et d’une pharmacienne dans la salle qui nous ont fait par de leur difficulté au quotidien  (difficulté médicale en particulier au mois d’aout et septembre pour apporter des solutions thérapeutiques aux patients) et toujours ce même constat : seul le Lévothyrox NF est disponible aisément ; alternatives toujours au compte gouttes en interrogeant les fournisseurs au jour le jour selon les prescriptions en essayant de répondre le plus possible à la demande des patients et médecins. Dr B.DECRAENE  a répondu aux questions ayant trait entre autre au bilan biologique. Au-delà   du scandale « Lévothyrox NF », a été abordée brièvement le problème de la pénurie de médicaments, une liste qui s’allonge  en particulier pour des médicaments indispensables. Au-delà « du simple Lévothyrox »,  c’est bien l’ensemble de l’industrie pharmaceutique qui est interrogée.

 

Le constat : Beaucoup de patients qui  ne vont pas bien. Et ceux qui vont bien sont souvent inquiets pour l’avenir.

 

 

À la question : Quelles sont vos propositions quant à la conduite à tenir pour les semaines et les mois qui viennent ?

Proposition d’une nouvelle réunion dans 2 à 3 mois à Pacé et surtout celle d’une grande manifestation à Paris devant le ministère de la santé par exemple   avec toutes les associations et un maximum de patients réunis

 

 

  1. C) POUR CONCLURE :

Beaucoup de questions dont : POURQUOI  EN  SOMMES  NOUS  LA  ENCORE UN AN APRES ?

Pourquoi les autorités sanitaires françaises s’obstinent-t-elles encore à ne pas                            reconnaître  tout simplement qu’il existe un problème avec ce nouveau Lévothyrox, que de façon évidente le rapport bénéfice/risque entre le Lévothyrox ancienne formule et le Lévothyrox nouvelle formule est très nettement défavorable.

Pourquoi, quels sont les enjeux en cours ?

Combien de temps faudra-t-il encore aux autorités sanitaires Française pour appliquer le principe de précaution, utilisé par le passé pour tellement moins que cela ?

A savoir : retrait du Lévothyrox NF (probablement de façon définitive) en tout cas au minumum jusqu’à ce que l’explication scientifique de ces effets secondaires soit connue + assurer l’approvisionnement en France avec l’ancienne formule (par Merck ou copie par un autre laboratoire à partir de 2019 à voir avec les intéressés) + alternatives (en particulier pour les réels intolérants au lactose)

Dr Catherine NOEL

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