Endocrinologie

par Camille Boivigny

Une étude menée aux Pays-Bas révèle que les personnes sous lévothyroxine ont plus de comorbidités et une qualité de vie inférieure par rapport à celles qui ne prennent pas cette hormone thyroïdienne.

La levothyroxine constitue le traitement standard de l’hypothyroïdie. Une étude menée aux Pays-Bas montre que les personnes qui prennent ce traitement ont plus de comorbidités et une qualité de vie inférieure par rapport à celles qui n’en prennent pas. Les résultats de cette étude ont été présentés le 20 mars 2018 lors de la 100^ème réunion annuelle de l’Endocrine Society.

Des effets secondaires malgré un taux normal

Selon Hanneke Wouters, un des auteurs de l’étude, « environ 10% des patients sous hormones thyroïdiennes continuent à présenter des symptômes et à voir leur bien-être perturbé, malgré le fait que leur taux sanguin d’hormones thyroïdiennes se situe dans la normale ».

Les chercheurs ont analysé les dossiers de 34 440 participants de l’étude de cohorte Dutch Lifelines, en incluant les données concernant leurs antécédents médicaux, les concentrations d’hormones thyroïdiennes, l’usage de médicaments prescrits et la qualité de vie. Ils ont évalué la qualité de vie liée à la santé en utilisant un questionnaire interrogeant sur la santé physique, sociale, psychologique et générale ; ainsi que la douleur et la vitalité.

Plus de comorbités chez les malades sous traitement

Les auteurs entendent par « comorbidité » l’utilisation de médicaments autres que l’hormone LT4 (la lévothyroxine) et les contraceptifs oraux, ou des conditions comme la migraine.

En pratique, parmi les 955 personnes utilisant l’hormone thyroïdienne LT4, 80,6% ont une comorbidité, contre 66,0% chez celles qui n’en utilisent pas. Globalement, 60 % des patients sous LT4 ont des taux de TSH normaux, alors que ces taux sont normaux chez 89% de ceux qui n’en prennent pas. Les utilisateurs de LT4 ont des scores inférieurs sur presque tous les domaines de qualité de vie liés à la santé par rapport à ceux qui n’en prennent pas.

Les auteurs concluent que la présence de comorbidité a plus d’impact sur la qualité de vie liée à la santé chez les personnes utilisant de la LT4, en particulier sur le fonctionnement physique et la santé générale.