Les bonbons au dioxyde de titane bientôt interdits

Le gouvernement va bannir d’ici à la fin de l’année les nanoparticules de dioxyde de titane, très présentes, notamment, dans les confiseries dont raffolent nos enfants.

picto info
Certains confiseurs ont déjà pris leurs dispositions et n’utilisent plus cet additif depuis peu.

Exit les nanoparticules de dioxyde de titane dans les bonbons et les plats préparés ! Le gouvernement veut retirer du marché ce colorant très commun au plus vite. « Nous souhaitons suspendre avant la fin de l’année l’utilisation de cette substance comme additif alimentaire en France, nous annonce la secrétaire d’Etat au Développement durable, Brune Poirson. La France a d’ores et déjà saisi la Commission européenne afin de demander aussi des mesures à ce niveau, dès lors que le dioxyde de titane est susceptible de constituer un risque sérieux pour la santé humaine. »

Brune Poirson sera ce vendredi chez Verquin pour « mettre en lumière les initiatives des entreprises vertueuses ». Le confiseur qui produit à Tourcoing (Nord) les Têtes brûlées, best-seller des cours de récré, n’utilise plus cet additif depuis décembre. Dans le monde des sucreries, les français Lutti et Carambar & Cie ont déjà retiré cette poudre blanche, respectivement des Arlequins et des Malabars.

Presque tous les plats préparés concernés

De fait, les confiseurs ont pris les devants début 2017 et se sont engagés collectivement à se passer de dioxyde de titane mais chacun à son rythme. « C’est plus facile à faire pour les grands groupes que pour les petits, pour les bonbons gélifiés type Crocos, que pour les dragéifiés type Smarties », assure Florence Pradier, présidente du Syndicat national de la confiserie.

Au-delà de l’industrie des friandises, l’interdiction va faire grand bruit dans tout l’agroalimentaire. « Parce qu’on en trouve à peu près dans tous les plats préparés », souligne Stéphen Kerckhove, d’Agir pour l’environnement. Son association avait tiré la sonnette d’alarme dès 2016, après en avoir détecté dans 150 aliments depuis les gâteaux Napolitain de Lu jusqu’aux épices pour guacamole de Carrefour, en passant par la blanquette de veau en conserve de William Saurin.

Un additif peu utile

Invisibles à l’œil nu, les nanoparticules réussissent par leur taille à passer les barrières de protections de nos intestins, poumons, foi… où elles peuvent ensuite avoir une action toxique. Dans le cas des nanoparticules de dioxyde de titane, une récente étude sur des rats de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra) a montré qu’elles étaient non seulement dangereuses pour le système immunitaire, mais aussi possiblement cancérogènes. Or cet additif ne sert à rien… ou presque. Il n’a aucune vertu nutritive et il n’améliore pas non plus la conservation. Il permet simplement de donner un beau blanc ou de modifier d’autres couleurs.

Surveillez la mention E171

En attendant la disparition du dioxyde de titane, surveillez de près la mention « E171 », son nom de code sur les étiquettes. « Nous réclamons interdiction la plus large possible qui ne concerne pas que notre alimentation mais tout ce qui peut nuire à la santé », plaide Stéphen Kerckhove. Dans son viseur notamment : les produits pharmaceutiques dans lesquels ce colorant controversé se cache très souvent. Selon l’association UFC-Que choisir, plus de 4000 médicaments, souvent très courants, sont concernés comme le Doliprane, l’Advil ou le Spasfon.

Vous aimerez aussi...