Nouveau Levothyrox : une association dénonce une composition anormale

 

L’Association française des malades de la thyroïde a fait analyser des lots de « nouveau Levothyrox ». Les résultats montrent un sous-dosage en principe actif et la présence anormale de dextrothyroxine. L’Agence nationale de sécurité du médicament affirme, au contraire, que ses propres analyses sont conformes.

Nouveau Levothyrox : une association dénonce une composition anormale

Nouveau rebondissement dans l’affaire du Levothyrox. L’Association française des malades de la thyroïde a demandé à un laboratoire étranger, dont elle ne dévoile pas le nom, de pratiquer des analyses sur une boîte de Levothyrox ancienne formule et deux boîtes de la nouvelle formule issues de lots différents.
Les résultats ont été révélés aujourd’hui, 14 juin 2018. Ils sont normaux pour l’ancienne formule. Mais pour le « nouveau Levothyrox », ils montrent que « la teneur en levothyroxine, seul composant hormonalement utile du médicament, est gravement inférieure aux spécifications en vigueur », selon un communiqué de l’AFMT. Par ailleurs, on constate « la présence très anormale de dextrothyroxine », un composé qui, selon l’association, « pourrait expliquer les tableaux très atypiques observés chez de nombreux patients-victimes ».

Rappelons que, depuis le lancement de la nouvelle formule en mars 2017, des milliers de signalements d’effets indésirables (vertiges, douleurs musculaires, fatigue, perte de cheveux…) ont été enregistrés par les réseaux de pharmacovigilance.

L’AFMT indique qu’elle a transmis ces nouveaux éléments à la justice, dans le cadre d’une plainte au pénal, et que son avocate, maître Marie-Odile Bertella-Geoffroy, a demandé au juge d’instruction de lancer de nouvelles expertises « aux fins de vérifier la validité et la reproductibilité de ces résultats ».

Sans attendre, l’Agence nationale de sécurité du médicament (Ansm) a répliqué en rappelant les différentes analyses qu’elle a elle-même diligentées sur la nouvelle formule. Trois séries d’analyses, en septembre 2017, janvier et février 2018, « ont confirmé sa conformité », assure l’Agence.

Le laboratoire Merck, le fabriquant du médicament, s’est également exprimé, démentant formellement les résultats présentés par l’association de patients.
Au final, l’AFMT demande l’application du principe de précaution, donc le retrait de la nouvelle formule incriminée.

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