Editorial d’Alternatives Santé

ÉDITO 

Mais que s’est-il donc passé avec le Levothyrox ? Suite à la prise de ce traitement substitutif de l’insuffisance thyroïdienne, de très nombreux patients se sont plaints de troubles.

Parmi les symptômes évoqués, beaucoup ressemblaient à de l’hypothyroïdie. Comme si ce médicament ne faisait plus effet. D’autres ont décrit des troubles digestifs importants, des douleurs musculaires, des maux de tête, des malaises allant jusqu’à la chute. Se trouvant insuffisamment écoutés, les malades se sont regroupés en association pour se défendre et chercher à comprendre. Ils ont ensuite confié à un laboratoire indépendant le soin d’analyser le contenu de ce médicament, dépensant pour cela tout l’argent récolté.

Ce qui a été découvert, si cela s’avère exact, est tout à fait alarmant. Le laboratoire a montré que « la teneur en Levothyrox, seul composant hormonalement utile du médicament, est gravement inférieur aux spécifications en vigueur ». 

Ceci pourrait expliquer le manque d’activité et le fait que les patients se soient retrouvés en hypothyroïdie sévère. Mais les conclusions du laboratoire sont encore plus graves : « Nous avons constaté la présence très anormale de dextrothyroxine. » Bien entendu, le laboratoire Merck a démenti « de façon formelle la présence de forme dextrogyre dans les comprimés de Levothyrox, qu’il s’agisse de l’ancienne ou de la nouvelle formule ». 

Comment, alors, expliquer les troubles signalés par les patients, proches de ceux d’une intoxication ? On leur a fait croire, selon la bonne vieille méthode du contrefeu, que leurs symptômes étaient liés à un adjuvant. Or, si on en croit ces analyses récentes, ce n’est pas la réalité.

La synthèse artificielle d’une molécule (hormone, vitamine, médicament) aboutit à deux formes d’action complètement différentes. Pour les différencier, on a eu recourt à la lumière polarisée, déviée à droite ou à gauche selon que la molécule est dextrogyre ou lévogyre. Louis Pasteur avait déjà montré, dans une expérience sur des levures, qu’elles n’acceptaient que la forme lévogyre et délaissaient la forme dextrogyre. Idem pour notre organisme, pour qui la forme dextrogyre devient un poison

Ne me demandez pas comment la chimie de synthèse arrive à séparer l’une et l’autre forme de ces molécules. En général, il y a 50 % de chaque à l’arrivée. C’est peut-être de cela que proviennent la nocivité et les effets secondaires des médicaments. Autrefois, on se contentait de dire que la forme dextrogyre était sans efficacité et dénuée de toute activité. Aujourd’hui, on sait que c’est un poison.

L’association des malades de la thyroïde a donc eu le mérite, si les analyses sont exactes, de dénoncer une véritable tromperie, qui sera sans doute considérée comme un empoisonnement. Parions et espérons que cela fera date et orientera le sens de la recherche vers l’utilisation de molécules naturelles, et non plus synthétiques.

Dr Paul Dupont
Alternative Santé

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