Communiqué de Gérard BAPT, député honoraire, médecin conseil de l’AFMT

Le laboratoire Merck vient d’indiquer qu’il était prêt à prolonger «la mise à disposition temporaire » de l’ancienne formule du Levothyrox, au-delà de 2018, date butoir qu’il avait martelé pour les importations de Levothyrox, version allemande de l’ancienne formule toujours commercialisée dans l’Union Européenne.

Merck reconnaît implicitement que la crise sanitaire est loin d’être terminée. Crée en mars 2017 par le transfert obligatoire, et sans recours en raison d’une situation monopolistique en France, cette crise conduit toujours des dizaines de milliers de patients à se fournir dans les pays voisins pour obtenir l’ancienne formulation qui équilibre au mieux leur fonction thyroïdienne.

D’autres sont passés à d’autres spécialités de Levothyroxine au fur et à mesure de leur introduction sur le marché français. Les derniers chiffres de délivrance de Levothyrox, ville, hôpital confondus, fournis par le Sniram de l’Assurance maladie confirment l’ampleur de la crise. Ainsi le nombre de boîtes de Levothyrox délivré au cours du 2ème semestre 2016 avait été de 17,5 millions, tous dosages confondus. Il a chuté de à 9,5 millions de boîtes au premier semestre 2018.

En extrapolant, il est légitime d’avancer que plus d’un million de patients ne sont plus traités par le Levothyrox nouvelle formule…Dans cette situation, il serait effectivement souhaitable que l’ancienne formulation du Levothyrox soit présente en 2019 dans les pharmacies françaises…en attendant que l’explication scientifique puisse enfin être donnée aux effets indésirables inexpliqués, trop souvent graves et handicapants, subis par un nombre sans précédent de patients.

Saint-Jean, le 5 septembre 2018

 

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