De la confiture de fraise sans une seule fraise ! Un ex-industriel balance tout

Un ancien haut responsable dans l’agro-industrie balance la face cachée de la course au productivisme dans un livre intitulé : « Vous êtes fous d’avaler ça ! » Sans aucun doute, après avoir écouté ce qu’il a à dire, vous ne ferez plus jamais vos achats de la même manière…

Décidément, les scandales touchant le monde des industries de l’agroalimentaire se succèdent, et ce partout à travers la planète. Alors qu’il semble de plus en plus délicat de camoufler aux yeux de monde les externalités de certaines productions de biens de consommation, un acteur de l’industrie a retourné sa veste pour tout balancer, au profit de la vérité. Autre forme de business s’il en était, les petits et gros secrets de l’industrie alimentaire furent exposé en 2015 dans un livre écrit par Christophe Brusset, ex-cadre dans l’agroalimentaire. Aujourd’hui, l’homme refait une apparition remarquée sur les réseaux sociaux avec de nouvelles allégations dans une vidéo devenu virale : « j’ai importé du miel chinois tout en sachant que ce n’était pas du tout du miel ». Visiblement le poids des remords était trop lourd à porter.

 

C’est la fameuse affaire des lasagnes à la viande de cheval qui sera le déclencheur pour Christophe Brusset, une large fraude internationale qui avait frappé Findus en 2013. Le consommateur ignorerait tout de ce qu’il achète et mange en grande surface, et cela va bien au delà de la composition de la viande dans des barquettes de lasagnes… Entre la moutarde française fabriquée en Chine, de la confiture de fraise sans fraise, du fromage sans fromage, du miel constitué uniquement de gelée au sucre, des industriels peu scrupuleux regorgeraient de stratagèmes pour embrouiller les acheteurs. L’important, c’est de rapporter gros à n’importe quel prix. Et la santé du consommateur ne rentre visiblement pas dans l’équation.

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Ainsi, on (re)découvre que de très nombreux produits viennent d’Asie et sont simplement transformés (mélangés, emballés,…) en France, trompant le consommateur sur leur origine. Les appellations « régionales » concernent souvent les recettes plus que l’origine même du produit, explique-t-il. En dehors de la traditionnelle utilisation d’eau, nombre d’éléments destinés à la poubelle vont se retrouver dans l’alimentation pour augmenter le poids des produits et donc les marges. L’homme va jusqu’à parler, à titre d’exemple, d’excréments de rats écrasés et mélangés avec certains piments. La quantité domine la logique économique, pas la qualité. « Les industriels ont intérêt à maintenir le consommateur dans l’ignorance » insiste-t-il, interviewé par RTL.

Son témoignage exprimé dans le livre « Vous êtes fous d’avaler ça ! » intervient alors que de plus en plus de citoyens semblent vouloir adapter leur mode de vie, non sans difficulté, à une alimentation plus saine et écologiquement soutenable. Et pour cause, l’alimentation, constituant l’un des piliers de la vie de chacun, reste la principalement source de pollution avec nos déplacements et l’habillement. Végan, flexitarien, omnivore ou tout autre chose, chacun peut décemment convenir aujourd’hui qu’un tel système industriel n’est pas soutenable et ne l’a jamais été. Dans l’attente d’un changement profondément structurel – le capitalisme jouant lourdement dans la généralisation de cette industrialisation – il convient de réfléchir en toute hâte pour adopter de nouvelles pistes de consommation adaptées à nos limites, besoins et possibilités économiques : local, zéro déchet, biologique, végan, etc,… À nous de jouer !

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