Fraude scientifique: de nouveaux rapports à charge contre l’ex-patronne du CNRS

– 18 janvier : Antoine Petit, nouveau président du CNRS écrit à Daniel Verwaerde (avec copie au directeur de cabinet de la ministre) pour s’étonner d’avoir été averti par Anne Peyroche d’une procédure à son encontre. Il se dit « surpris » de ne pas avoir été informé « officiellement » et demande au CEA les éléments qui ont abouti à cette procédure.

– 26 janvier : le CEA explique à Anne Peyroche attendre de ses nouvelles pour fixer un autre entretien préalable.

– 26 janvier : la ministre Frédérique Vidal écrit à Antoine Petit pour lui dire la nécessité d’entendre les accusés de fraude scientifique, sous-entendu, le travail ne peut pas se faire sans Anne Peyroche.

– 6 février : nouvel arrêt de travail d’Anne Peyroche

Il faut sauver le soldat Peyroche

– 8 mars : à propos notamment du cas Peyroche, Antoine Petit déclare au micro de France Culture : « la communauté scientifique doit être de la plus grande sévérité avec les gens qui ont fraudé. A l’inverse, le principe de présomption d’innocence doit absolument être respecté (…). Je suis pour ma part très choqué du principe de dénonciation anonyme qui permet à n’importe qui de porter un doute sur les travaux de n’importe qui (…). Je vais prendre une comparaison qui va peut-être vous sembler un peu excessive mais qui pour moi est du même ordre : imaginez que de façon anonyme on puisse vous accuser de pédophilie. On est un peu dans le même ordre de grandeur ».

– 9 mars : Yves Lévy, patron de l’Inserm qui oeuvre en coulisses pour défendre Anne Peyroche depuis des semaines, écrit à Daniel Verwaerde. Il explique que, en tant qu’employeur de Benoît Le Tallec (dont le laboratoire dépend de l’Inserm), il lui a demandé de ne pas se rendre aux convocations de la commission de l’Académie des Sciences si « des conditions de cadrage préalables » n’ont pas été établies. Verwaerde lui répond que les publications ayant été signées sous le seul label CEA, c’est au seul CEA de diligenter cette procédure.

– 16 mars : certificat médical indiquant qu’Anne Peyroche ne peut pas se déplacer au CEA pour son entretien.

– 26 mars : Jean-François Bach écrit à Anne Peyroche pour lui proposer de l’auditionner le 16 avril à 14h Espace la Rochefoucauld, Paris 9e.

– 6 avril : le médecin d’Anne Peyroche répond que son état de santé ne lui permet pas de se déplacer.

– 20 avril : François Jacq est nommé en conseil des ministres nouvel administrateur général du CEA en remplacement de Daniel Verwaerde.

Frédérique Vidal, ministre de la recherche et de l'innovation a-t-elle cherché à minimiser l'affaire Peyroche ?

Frédérique Vidal, ministre de la recherche et de l’innovation a-t-elle cherché à minimiser l’affaire Peyroche ?

AFP

– 16 mai : Jean-François Bach envoie son rapport au CEA. Il est accablant pour Anne Peyroche et ses co-auteurs. Selon l’Académie des Sciences, il y a eu « falsification » d’images dans les publications scientifiques incriminées.

– 27 juillet : François Jacq saisit le tout nouveau Collège de déontologie du ministère de la Recherche crée quelques mois plus tôt et présidé par le conseiller d’Etat Bernard Stirn, une saisine qui provoque la colère des académiciens qui avaient planché sur le dossier Peyroche. L’administrateur général propose la mise en place d’un « comité international » établi « en concertation avec les organismes de recherche concernés, CEA, Inserm, CNRS ».

– 23 septembre : Yves Bréchet quitte le CEA pour Saint-Gobain. Depuis cette date, la France n’a plus de haut-commissaire à l’énergie atomique, un poste pourtant clé. Il assure une fonction gouvernementale de conseiller scientifique du pouvoir exécutif et en même temps, de conseiller du chef du patron du CEA.

– 24 septembre : le Collège de déontologie du ministère de la Recherche se réunit pour traiter de la saisine. Il estime qu’il faut donner la parole à Anne Peyroche, il « appelle l’attention sur l’intérêt de toute mesure de nature à apaiser la situation et à permettre » de rétablir du contradictoire, notamment en retirant « la convocation à l’entretien préalable en vue d’une sanction ». Autrement dit, juridiquement, c’est renoncer à tout jamais à une sanction disciplinaire.

– 8 octobre : L’Express.fr publie le rapport de l’Académie des Sciences

– 15 octobre : le CEA écrit à Anne Peyroche pour lui signifier qu’il ne se passera rien tant qu’elle n’aura pas été entendue. Il lui est proposé de s’exprimer pour se défendre, soit par l’intermédiaire d’un tiers soit par écrit.

– 22 octobre : Anne Peyroche est toujours en arrêt maladie depuis plus de neuf mois.

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