Les tumeurs bénignes du sein traitées par ultrasons dès cette année

Modifié le 03/01/2017 à 18:51 | Publié le 03/01/2017 à 18:51Écouter

  • La société Theraclion développe l’échothérapie dans le traitement des tumeurs bénignes. | Sven Bähren

Elie Courboulay (Ouest-France)

La Haute autorité de santé (HAS) a accordé son premier « forfait innovation » à la société Theraclion. Cette entreprise française va pouvoir développer sa technique de destruction de tumeurs mammaires bénignes à l’aide d’ultrasons.

150 femmes, victimes de tumeurs bénignes du sein, vont être soignées par ultrasons au cours des douze prochains mois. En parallèle, 150 femmes subiront une intervention chirurgicale classique.

« L’autorisation a été donnée le 7 décembre et le décret dans la semaine qui a suivi, se félicite David Caumartin, directeur général de la société Theraclion, implantée à Malakoff, près de Paris. On n’attend plus que la publication au journal officiel pour pouvoir commencer les traitements. » Ce label « forfait innovation », décerné par la HAS, permet à des technologies de santé innovantes, encore en développement, d’être intégralement prises en charge.

60 000 tumeurs bénignes diagnostiquées chaque année

La publication au Journal Officiel va entériner l’autorisation dérogatoire de remboursement à hauteur de 1 300 €, intégralement pris en charge par la Sécurité sociale.

Chaque année, 60 000 tumeurs du sein bénignes sont diagnostiquées et 10 000 font l’objet d’ablation par intervention chirurgicale. « L’échothérapie est une procédure nettement moins invasive qui ne nécessite pas plus de deux jours d’anti-inflammatoires », avance David Caumartin.

La phase de test va durer 3 ans. Au cours de l’année à venir, les patientes vont être traitées dans un des douze centres hospitaliers choisis en accord avec la Haute autorité de santé (HAS). « On fait toujours attention à avoir une répartition régionale ainsi qu’une répartition public/privé des établissements de tests », confie le professeur Jacques Belghiti, président de la Commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et des technologies de santé de la HAS.

L’échothérapie, comment ça marche ?

L’énergie des ultrasons est concentrée sur un volume réduit. À cet endroit, l’énergie délivrée crée une augmentation rapide de la température (80 °C-95 °C) environ 2 à 3 cm sous la peau, qui atteint alors des niveaux thérapeutiques, entraînant la coagulation des tissus puis leur nécrose sur la zone ciblée, et donc la destruction des cellules.

Le directeur de Theraclion n’en oublie pas la partie « étude clinique » de l’essai, indispensable à l’obtention du forfait innovation : « Après les 12 mois de traitements, il y aura un suivi d’environ 18 mois pour surveiller les effets de l’échothérapie. »

Si au bout de trois ans, l’essai se révèle concluant le remboursement dérogatoire deviendra permanent. Cette technologie doit permettre, à terme, de réduire de 30 à 50 % le coût de l’intervention. Aucun doute pour David Caumartin, qui met en avant un fort succès à l’étranger : « On a déjà mis en place plus d’une vingtaine d’appareils, dont 12 pour l’Allemagne. »

Travailler dans nos industries, c’est rejoindre des entreprises dynamiques qui recrutent plus de 100 000 talents chaque année.

L’entreprise ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Elle a d’ailleurs conclu des accords avec des assureurs et des mutuelles outre-Rhin pour traiter les tumeurs bénignes de la thyroïde avec le même procédé.

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