A propos de la crise du Levothyrox : Point sur la Recherche.

Depuis le mois de septembre 2017, l’Association Française des Malades de la Thyroïde appelle à des travaux scientifiques pour comprendre la crise du Levothyrox

En effet, le changement de formule du médicament imposé brutalement à 3 millions de malades, initialement sans solution alternative  a entraîné trop de difficultés d’adaptation et de souffrances chez certains malades. Depuis, 20 à 30%  ont changé de traitement.

Les souffrances des malades, les discordances cliniques absolues avec l’étude de bioéquivalence, et l’absence d’explication scientifiquement recevable auraient dû motiver des travaux de Recherche pionniers. Ils éclaireraient peut-être aussi l’échec des génériques du Levothyrox pour lequel  les experts n’ont pas été, pour l’AFMT, au-delà  du stade d’hypothèses.  Laisser passer cette opportunité serait donc  une faute et une faiblesse avérée de la Recherche Française.

Parmi les questions posées, celle de la stabilité du principe actif. Elle a un corollaire que l’AFMT a soulevé dès le début de la crise : la possibilité d’interactions avec les excipients, et d’impuretés qui pourraient expliquer au moins une partie des effets indésirables. Différents laboratoires ont été sollicités par l’AFMT en France et à l’étranger.  Certains se sont attelés à réfléchir sur ce type d’hypothèses, notamment au CNRS.

Mais c’est de l’étranger que viennent les dernières nouvelles. https://doi.org/10.1208/s12249-018-1264-0

En effet, indépendamment, un collectif de scientifiques universitaires vient de mettre en évidence, aux USA, que la structure cristalline de la Levothyroxine sodique contenue dans des comprimés peut être déshydratée par certains excipients hygroscopiques des formulations. Les auteurs ont montré que cette déshydratation est reliée à une instabilité du principe actif qui peut se dégrader en quantité non négligeable, suivant les conditions de stockage.

Ces résultats démontrent les effets encore méconnus des excipients sur la Levothyroxine. Ils renforcent l’idée d’une nécessaire investigation scientifique sur les incompatibilités entre certains ingrédients présents dans les comprimés et la Levothyroxine.

Ils retiennent particulièrement l’attention de l’AFMT qui a initié une série d’analyses avec plusieurs laboratoires du CNRS, sur ces interactions entre les excipients et la présence de d’impuretés et pour lesquels, nous attendons encore la publication des conclusions.

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