Glyphosate : une étude prouve (enfin) qu’il serait cancérigène

C’est l’étude que nous attendions tous. Une nouvelle publication regroupant toutes les données existantes sur le glyphosate prouve qu’il existe bel et bien un risque accru de cancer pour les travailleurs les plus exposés. Accru de 41% de développer un lymphome non hodgkinien (LNH). Une forme rare de cancer du sang.

Le glyphosate épinglé par les études

Le glyphosate est partout. Et, depuis quelques années, il fait parler de lui. Mais, jusque là, aucune étude n’avait réussi à convaincre les autorités publiques.

C’est désormais chose faite : des « résultats très convaincants«  selon une des auteures de l’étude, Emanuela Taioli, professeur d’épidémiologie à l’Icahn School of Medicine at Mount Sinai.

La publication regroupe toutes les données des études épidémiologiques existantes. Et le résultat est sans appel : il existe bien une augmentation du risque de lymphome pour les personnes les plus exposées. Et elle se chiffre à hauteur de 41%. Exposées à quoi ? Non pas au glyphosate seul. Mais aux produits formulés à base de glyphosate, dans les conditions réelles d’utilisation et d’exposition.

Sans langue de bois, disons clairement ce que personne n’ose dire : on parle ici du Roundup de Monsanto. L’herbicide le plus utilisé au monde.

Glyphosate : les procès s’enchaînent

Il est le premier à avoir fait plier le groupe Monsanto. Lui, c’est Dewayne Johnson, un jardinier de 46 ans en phase terminale. C’était le 10 août 2018.

Depuis, ce ne sont pas moins de 9 000 procédures qui sont en cours aux Etats-Unis contre le géant Monsanto. Les victimes sont toutes atteintes de lymphome. Des plaintes qui s’appuient sur les conclusions du Centre International de Recherche sur le Cancer (le CIRC). En mars 2015 le CIRC avait qualifié de « cancérogène probable » le glyphosate.

En France, 45 plaintes ont été déposées cette semaine, au Tribunal de Grande Instance de Toulouse. 200 à 300 autres sont en cours.

Emmanuel Macron, quant à lui, était revenu sur son engagement d’éradiquer le glyphosate d’ici 2021 en expliquant qu’« on en sortira pas à 100% ». Il fallait attendre qu’il pense « que c’est pas bon » pour revenir sur le sujet, expliquant qu’aucune étude ne prouvait l’aspect cancérogène du glyphosate. Espérons que cette étude soit enfin prise en compte. 

glyphosate

@OLIVIER BONHOMME

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