Le glyphosate serait-il aussi un perturbateur endocrinien ?

Selon une vaste étude internationale, en sus d’être cancérogène,le glyphosate serait également un redoutable perturbateur endocrinien.Rédigé par Paul Malo, le 14 Mar 2019, à 10 h 50 min

Le glyphosate serait-il aussi un perturbateur endocrinien ?

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Pour les auteurs de cette nouvelle étude, l’autorisation du glyphosate, suspecté d’être un perturbateur endocrinien en sus d’être cancérogène, devrait vraiment être suspendue par précaution.

Un perturbateur endocrinien

Un danger de plus pour le glyphosate ? Une étude réalisée un consortium international de chercheurs conduits par l’Institut Ramazzini en Italie,  a été publiée le 12 mars 2019. Selon elle, en sus d’être génotoxique ou cancérogène, cette substance serait également un perturbateur endocrinien. Cette étude pilote, publiés dans la revue Environnemental Health,  a analysé les effets de cet herbicide sur le rat(1)..

Selon ces chercheurs, l’exposition au glyphosate serait « associée à une augmentation de la distance anogénitale (marqueur de masculinisation) chez les mâles et les femelles », mais aussi à une apparition retardée du premier oestrus (c’est-à-dire les chaleurs) ainsi qu’à une augmentation de la testostérone chez les femelles. À cela s’ajoute, chez les mâles, une augmentation de la concentration d’hormone thyroïdienne (TSH).

Épandage d’herbicide dans un champ. © Leonid Eremeychuk

Suspendre le glyphosate par précaution

Pour réaliser cette étude, les chercheurs ont veillé à mettre en place un protocole spécial afin d’éviter toute critique : les animaux exposés ont été divisés en deux groupes, le premier ingérant la substance active seule tandis que l’autre devait ingérer un herbicide commercial contenant du glyphosate (« Roundup Bioflow »), soit une dose correspondant à un minima selon des normes.

Dans l’ensemble, les effets de l’herbicide ont été plus prononcés que ceux provoqués par le glyphosate pur.  « Bien que ces résultats ne soient pas définitifs, ils sont très préoccupants et doivent être suivis de près par les agences réglementaires nationales et internationales », soulignent les chercheurs dans un communiqué.

Lire aussi : Glyphosate : des métaux lourds détectés dans les herbicides

Au vu de ces nouveaux résultats, l’Alliance pour la santé et l’environnement (HEAL), une ONG réunissant une soixantaine d’associations, estime que, compte tenu de l’ampleur de l’exposition des Européens au glyphosate, une nouvelle évaluation indépendante et publique devrait être réalisée dès que possible. En attendant la publication de ces résultats, par précaution, l’autorisation du glyphosate devrait être suspendue.

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