Le champignon microscopique “Candida auris”, une menace grandissante pour la santé publique

Publié le 08/04/2019 – 17:26

Illustration du champignon unicellulaire Candida auris  KATERYNA KON/SCIENCE PHOTO LIBRARY via AFP

Une mystérieuse infection due à un champignon résistant aux traitements se développe dans le monde, et ce dans un climat de secret, dénonce le New York Times.

Voilà des décennies que les experts en santé publique mettent en garde contre la surconsommation d’antibiotiques, responsable du développement des superbactéries qui provoquent des infections potentiellement mortelles. “Mais depuis quelque temps, on observe aussi une démultiplication des champignons résistants aux traitements, ajoutant ainsi une dimension inédite et terrifiante à un phénomène qui sape un pilier de la médecine moderne”, alerte The New York Times dans un long article sur la recrudescence, à travers le monde, de cas d’infection par Candida auris, un champignon microscopique.

Ce qui fait de C. auris un germe particulièrement tenace et mortel lorsqu’il colonise une personne aux défenses immunitaires affaiblies, c’est qu’il est insensible aux principaux médicaments antifongiques. “En deux mots, les champignons, tout comme les bactéries, créent de nouvelles défenses pour survivre aux médicaments d’aujourd’hui”, résume le quotidien américain.

Aucune communication sur ces infections

Matt Richtel et Andrew Jacobs, qui signent l’article, pointent également du doigt le climat de secret qui entoure les infections au C. auris. Ni le Royal Brompton Hospital de Londres, qui a dû fermer une dizaine de jours en 2016 pour décontamination, ni cet hôpital de Valence en Espagne, dans lequel 372 personnes ont été infectées entre 2016 et 2017, n’a jugé qu’une communication publique était utile. Les deux journalistes relaient :

Selon les professionnels de santé, révéler l’existence d’épidémies effraie les patients, qui sont impuissants, d’autant plus quand les risques restent flous.”

D’après les Centers for disease control and prevention (CDC), 587 cas de personnes ayant contracté C. auris ont été rapportés rien qu’au États-Unis. “Les symptômes – fièvre, courbatures et fatigue – sont apparemment ordinaires, mais quand une personne infectée est déjà en mauvaise santé, de tels symptômes courants peuvent être fatals”, insiste le New York Times.

Candida auris n’est pas le premier champignon résistant aux traitements à faire de victimes. Dès le début des années 2000, Aspergillus fumigatus s’est révélé insensible à l’itraconazole, un antifongique qu’on pensait efficace contre toutes les familles de champignons, comme le rappelait en novembre The Atlantic. Jacques Meis, microbiologiste aux Pays-Bas et l’un des premiers à s’être intéressé à Aspergillus fumigatus, suppose que le processus qui a conduit ce champignon à développer une résistance est le même que pour C. auris.

Les antifongiques sont vraiment partout

On retrouve Aspergillus comme Candida dans de nombreux sols, que ce soit dans les champs cultivés, les parterres de fleurs, le compost, les jardins – y compris ceux qui ornent l’entrée des hôpitaux… Or tous ces endroits sont traités aux azoles pour éviter la prolifération des espèces qui abîment les plantes.

“On en met sur tout – les pommes de terre, les haricots, le blé et tout ce qui est imaginable, les tomates, les oignons, liste, dans The New York Times, Johanna Rhodes, la spécialiste des maladies infectieuses qui a travaillé sur l’épidémie londonienne.Nous exacerbons ce phénomène en traitant les cultures avec des fongicides.”

Selon certains chercheurs, C. auris existerait depuis des milliers d’années. Il aurait récemment tiré parti de l’utilisation intensive des fongicides. Pour les journalistes du New York Times :

L’origine de ‘C. auris’ reste mystérieuse, et découvrir les raisons de son apparition semble pour l’instant moins important qu’endiguer sa propagation.”

Voilà des décennies que les experts en santé publique mettent en garde contre la surconsommation d’antibiotiques, responsable du développement des superbactéries qui provoquent des infections potentiellement mortelles. “Mais depuis quelque temps, on observe aussi une démultiplication des champignons résistants aux traitements, ajoutant ainsi une dimension inédite et terrifiante à un phénomène qui sape un pilier de la médecine moderne”, alerte The New York Times dans un long article sur la recrudescence, à travers le monde, de cas d’infection par Candida auris, un champignon microscopique.

Ce qui fait de C. auris un germe particulièrement tenace et mortel lorsqu’il colonise une personne aux défenses immunitaires affaiblies, c’est qu’il est insensible aux principaux médicaments antifongiques. “En deux mots, les champignons, tout comme les bactéries, créent de nouvelles défenses pour survivre aux médicaments d’aujourd’hui”, résume le quotidien américain.

Aucune communication sur ces infections

Matt Richtel et Andrew Jacobs, qui signent l’article, pointent également du doigt le climat de secret qui entoure les infections au C. auris. Ni le Royal Brompton Hospital de Londres, qui a dû fermer une dizaine de jours en 2016 pour décontamination, ni cet hôpital de Valence en Espagne, dans lequel 372 personnes ont été infectées entre 2016 et 2017, n’a jugé qu’une communication publique était utile. Les deux journalistes relaient :

Selon les professionnels de santé, révéler l’existence d’épidémies effraie les patients, qui sont impuissants, d’autant plus quand les risques restent flous.”

D’après les Centers for disease control and prevention (CDC), 587 cas de personnes ayant contracté C. auris ont été rapportés rien qu’au États-Unis. “Les symptômes – fièvre, courbatures et fatigue – sont apparemment ordinaires, mais quand une personne infectée est déjà en mauvaise santé, de tels symptômes courants peuvent être fatals”, insiste le New York Times.

Candida auris n’est pas le premier champignon résistant aux traitements à faire de victimes. Dès le début des années 2000, Aspergillus fumigatus s’est révélé insensible à l’itraconazole, un antifongique qu’on pensait efficace contre toutes les familles de champignons, comme le rappelait en novembre The Atlantic. Jacques Meis, microbiologiste aux Pays-Bas et l’un des premiers à s’être intéressé à Aspergillus fumigatus, suppose que le processus qui a conduit ce champignon à développer une résistance est le même que pour C. auris.

Les antifongiques sont vraiment partout

On retrouve Aspergillus comme Candida dans de nombreux sols, que ce soit dans les champs cultivés, les parterres de fleurs, le compost, les jardins – y compris ceux qui ornent l’entrée des hôpitaux… Or tous ces endroits sont traités aux azoles pour éviter la prolifération des espèces qui abîment les plantes.

“On en met sur tout – les pommes de terre, les haricots, le blé et tout ce qui est imaginable, les tomates, les oignons, liste, dans The New York Times, Johanna Rhodes, la spécialiste des maladies infectieuses qui a travaillé sur l’épidémie londonienne.Nous exacerbons ce phénomène en traitant les cultures avec des fongicides.”

Selon certains chercheurs, C. auris existerait depuis des milliers d’années. Il aurait récemment tiré parti de l’utilisation intensive des fongicides. Pour les journalistes du New York Times :

L’origine de ‘C. auris’ reste mystérieuse, et découvrir les raisons de son apparition semble pour l’instant moins important qu’endiguer sa propagation.”

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