“Soignants épuisés, patients en danger” : une nuit aux urgences

DOCUMENTAIRESLES PIEDS SUR TERRE par Sonia KronlundDU LUNDI AU VENDREDI DE 13H30 À 14HS’ABONNER CONTACTER L’ÉMISSIONRéécouter Places de la République (saison 3) (4/22) : “Soignants épuisés, patients en danger” : une nuit aux urgences28 MINPlaces de la République (saison 3) (4/22)

31/10/2019

Les uns sont des patients, les autres sont des soignants ou accueillants des premiers. Tous se rencontrent entre le crépuscule et l’aube au service des urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis. Une nuit d’urgence, sans repos ni temps-morts.

Aux Urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, une banderole devant l’entrée témoignant d'un mouvement social
Aux Urgences de l’hôpital Delafontaine, à Saint-Denis, une banderole devant l’entrée témoignant d’un mouvement social

Un agent d’accueil qui ne peut pas prendre de pause, des patients qui se succèdent et s’accumulent jusqu’au bout de la nuit, une infirmière tétanisée, une cadre qui se rappelle la fois où l’hôpital a failli littéralement exploser, les rondes d’un vigile dans une salle d’attente qui héberge des femmes sans-abris… “Patients épuisés, soignants en danger” est un récits de patients, de soignants et d’accueillants qui se rencontrent entre le crépuscule et l’aube au service des Urgences de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis, lors d’une nuit sans repos ni temps-morts.

Mazinio, 56 ans, travaille à l’accueil de nuit du public de l’hôpital (de 21h à 7h du matin). Il est le seul intermédiaire entre les patients et l’Hôpital.  

Pour travailler aux urgences, il faut être apte et solide mentalement.

Je suis le seul à l’Hôpital qui ne prend pas de pause car au bout de 3 ou 4 minutes s’il n’y a personne, une urgence peut être fatale.

Linda a commencé comme aide-soignante à 17 ans puis a grimpé les échelons pour devenir cadre de nuit. Elle a choisi le travail de nuit pour pouvoir s’occuper le jour de ses enfants en bas âge.  

La nuit, en plus des urgences, je gère tout l’établissement.

Le thème de ce weekend aux urgences c’était les plaies par arme à feu. Il y a aussi des blessures par arme blanche, aux marteaux, aux sabres… Le plus souvent des règlements de compte, des histoires de « cités ».   

En 2007, en pleine nuit, on s’est fait tirer dessus aux Urgences de l’Hôpital Delafontaine à Saint-Denis par des personnes cagoulées et armées de kalachnikov. Avec un patient sur le lit, j’ai pris la fuite. J’aurais pu mourir.

Quand un patient souffrant vous regarde avec des yeux suppliants, la récompense de notre métier c’est de réussir à le sauver.

Une soignante,

C’est toujours une nuit particulière lorsqu’il y a un match de foot et surtout lorsque la France joue, car la troisième mi-temps se finit aux Urgences et se termine en bagarre.

Yasmina, infirmière, s’est retrouvée tétanisée aux Urgences, de nuit, en sous-effectif, la salle remplie de patients instables et dans un état grave…

Quand on est infirmier, la sursollicitation est notre quotidien. Mais là c’est allé trop loin. J’étais tétanisée. Une femme de 30 ans en face de moi était en train de mourir.

Tout le monde dans la pièce savait ce qu’il fallait faire, on n’était juste pas assez pour le mettre en œuvre.

On ne peut pas être dans un service d’urgence et ne pas réussir à gérer une urgence. 

C’est la qualité du soin qui nous anime.

  • Reportage : Emilie Chaudet
  • Réalisation :  Clémence Gross

Merci à : Matthias Wargon, Linda Bennous, Armand Ngima, Walid Sakhri, Christine Tortevoie, Yasmina Kettal, Hélène Thin et à Mazinio, Soeurette, Soukaïna, Fatou, Norah, Rachid, et tout le personnel des urgences de nuit de l’hôpital Delafontaine à Saint-Denis. À ÉCOUTER AUSSIRéécouter Urgentistes sous tension28 MINLES PIEDS SUR TERREUrgentistes sous tensionÀ ÉCOUTER AUSSIRéécouter Hôpital public : l’état d’urgence permanent59 MINENTENDEZ-VOUS L’ÉCO ?Hôpital public : l’état d’urgence permanentÀ ÉCOUTER AUSSI

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