Golfech : mise à l’arrêt du réacteur 2 après une fuite dans la partie non nucléaire

« Cet arrêt n’a aucune conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité des personnes, ni sur l’environnement », a précisé la direction du site.

Par L’ObsPublié le 02 décembre 2019 à 21h29

L’unité de production n°2 de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) « a été arrêtée lundi matin après la constatation d’une fuite vapeur sur une tuyauterie située en salle des machines, dans la partie non nucléaire des installations », a annoncé la direction du site.

« Cet arrêt n’a aucune conséquence sur la sûreté des installations, la sécurité des personnes, ni sur l’environnement », a précisé la direction dans un communiqué.

« La réparation sera menée au plus tôt pour permettre de redémarrer l’unité n°2 en toute sûreté, dans les meilleurs délais », a-t-elle ajouté. Dans l’attente, « l’unité de production n°1 est actuellement en production et à la disposition du réseau électrique national ».

Selon la direction, le réacteur venait d’être remis en fonctionnement jeudi dernier, après un arrêt programmé depuis le 5 octobre dernier pour assurer la recharge en combustible.

Un incident s’était produit sur la même unité 2 le 8 octobre, lors d’« opérations de vidange » d’un réacteur, avant d’être rendu public le 12 octobre.

Cet événement, d’abord classé en niveau 1, a d’ailleurs été reclassé par EDF en niveau 2 (sur une échelle de gravité allant jusqu’à 7), a indiqué l’électricien lundi.

Erreur humaine

L’incident n’a eu « aucun impact sur l’environnement ou la sûreté des installations », mais « une attitude de prudence et d’interrogation a manqué » lors de l’opération, explique EDF, relevant qu’il s’agit du premier événement de niveau 2 de l’année 2019.

Alors que la « dégradation » de l’exploitation de Golfech a été pointée en septembre dans le rapport annuel de l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN), la direction avait admis « un non-respect des règles générales d’exploitation » lors de cette vidange, dû à une erreur humaine.

Une analyse confirmée par l’ASN ce lundi, qui considère dans un communiqué que « les décisions prises et les actions engagées par l’exploitant ont été précipitées après la découverte de la non-ouverture de l’évent (un matériel permettant une entrée ou sortie d’air, NDLR) (du pressuriseur), sans évaluation préalable de leurs impacts avérés et potentiels, alors que le réacteur se trouvait dans une configuration non-conforme aux règles générales d’exploitation ».

L’incident avait été déclaré à l’ASN qui a mené en octobre une inspection renforcée sur le site.

La centrale de Golfech compte deux réacteurs d’une puissance de 1.300 mégawatts chacun, produisant en moyenne chaque année 50% de la consommation électrique de la région Occitanie.

Note de facteur à l’article ci-dessus :

Source : https://www.asn.fr/Controler/
Actualites-du-controle/Avis-d-
incident-des-installations-
nucleaires/Operations-de-
vidange-du-circuit-primaire-du-reacteur-2


Événement significatif de sûreté classé au niveau 2 de l’échelle INES survenu lors d’opérations de vidange du circuit primaire du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne)
Publié le 02/12/2019
Centrale nucléaire de Golfech – Réacteurs de 1300 MWe – EDF
Le 11 octobre 2019, EDF a déclaré à l’ASN un événement significatif pour la sûreté relatif au non-respect des règles générales d’exploitation lors des opérations de vidange du circuit primaire du réacteur 2 de la centrale nucléaire de Golfech.
Le 8 octobre 2019, le réacteur était en cours de mise à l’arrêt pour renouveler une partie de son combustible. Un agent de terrain s’est rendu dans le bâtiment réacteur afin d’ouvrir l’évent du pressuriseur, conformément aux procédures. Cet agent ayant été interrompu pendant son activité, l’évent n’a finalement pas été ouvert. Considérant que l’évent avait été ouvert, les opérateurs en salle de commande ont débuté les opérations de vidange du circuit primaire prévues, avec l’évent fermé, conduisant à la dépressurisation du circuit. Dans cette configuration, les mesures du niveau d’eau dans le circuit primaire ne sont plus représentatives de la situation réelle.
Huit heures plus tard, un opérateur a observé que l’évolution du niveau d’eau du circuit primaire ne correspondait pas à l’attendu. Après analyse, l’équipe de conduite a interrompu la vidange du circuit et envoyé un agent de terrain dans le bâtiment réacteur afin de contrôler la position de l’évent du pressuriseur. Constatant que celui-ci était fermé, elle a demandé son ouverture sans toutefois procéder au préalable aux actions requises par les règles générales d’exploitation.
Cette ouverture a entraîné des mouvements d’eau non maîtrisés dans le circuit primaire et une chute du niveau d’eau. L’exploitant a alors procédé à un appoint afin de restaurer le niveau d’eau dans le circuit primaire.
Les décisions prises et les actions engagées par l’exploitant ont été précipitées après la découverte de la non-ouverture de l’évent, sans évaluation préalable de leurs impacts avérés et potentiels, alors que le réacteur se trouvait dans une configuration non-conforme aux règles générales d’exploitation. L’analyse réalisée a posteriori par l’exploitant, à la demande de l’ASN, a montré que le refroidissement des assemblages de combustible situés dans la cuve du réacteur a été maintenu durant l’événement.
Cet événement est intervenu quelques jours avant la réalisation d’une inspection de revue menée par 13 inspecteurs de l’ASN et 11 experts de l’IRSN sur le site de Golfech. Cette inspection a été l’occasion pour l’ASN de contrôler notamment les mesures mises en œuvre par EDF pour sécuriser la poursuite des opérations de mise à l’arrêt du réacteur et renforcer la surveillance des activités de conduite à la suite de cet événement.
L’ASN a par ailleurs demandé à EDF d’évaluer les conséquences de la dépressurisation sur les équipements du circuit primaire, ce qui a conduit à des contrôles complémentaires des installations. Leurs résultats ont été analysés par  l’ASN dans le cadre de son instruction de la demande d’accord pour le redémarrage du réacteur 2, qui a été délivré le 21 novembre 2019.
Ce non-respect des règles générales d’exploitation lors des opérations de vidange du circuit primaire n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement.
En raison de la dégradation des fonctions de sûreté et des conséquences potentielles pour la sûreté nucléaire, liées notamment à des défauts dans la gestion de l’événement et la surveillance des activités de conduite, ainsi qu’à la prise en compte insuffisante des enseignements du retour d’expérience, l’événement est classé au niveau 2 de l’échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires et radiologiques, graduée de 0 à 7 par ordre croissant de gravité).
En savoir plus :
Note technique concernant l’événement significatif du réacteur 2 de Golfech – INES 2
(PDF – 674,22 Ko)
Classement INES de l’incident : 2






C’est donc à travers cette dépêche sur un problème survenu ce matin sur le réacteur n°2 de la centrale de Golfech que l’on apprend qu’un autre problème, survenu sur ce même réacteur le 8 octobre, a été reclassé aujourd’hui au niveau 2 par l’Autorité de Sûreté Nucléaire…

Voir les données de l’autorité en fin de message.

Le document Pdf est très explicite sauf sur un point : la ligne d’évent de la cuve serait restée fermée – confirmé par le descriptif du problème – comme le fût l’évent du présuriseur.

L’affaire a donc été grave et les conséquences auraient également pu être terribles…

Extrait :  « Un endommagement de plusieurs composants nécessaires au maintien de l’intégrité du circuit primaire a été suspecté par EDF et a nécessité des interventions de maintenance préventive. »

Mais en suivant : « Cet événement n’a pas eu de conséquence sur les personnes et l’environnement. »

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