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Marie-Monique Robin

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Marie-Monique Robin à la Fête de la Fraternité en septembre 2009 à Montpellier.

Naissance15 juin 1960 (59 ans)
GourgéDeux-Sèvres
Nationalité Française
Professionréalisatricejournaliste
Films notablesLe Monde selon Monsanto
Torture made in USA
Notre poison quotidien
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Marie-Monique Robin est une journaliste d’investigationréalisatrice et écrivaine française née le 15 juin 1960 à Gourgé (Deux-Sèvres).

Elle a reçu le prix Albert-Londres en 1995 et le prix norvégien Rachel Carson1 en 2009. Le 8 juin 2013, elle a été décorée de la Légion d’honneur à Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique), remise par la sociologue Dominique Méda2.

Sommaire

Parcours[modifier | modifier le code]

Marie-Monique Robin naît et grandit à Gourgé dans les Deux-Sèvres où ses parents sont agriculteurs3.

Elle étudie les sciences politiques à l’université de la Sarre, en Allemagne, et est diplômée du centre universitaire d’enseignement du journalisme de l’université de Strasbourg. Elle commence sa carrière avec France 3 Région puis travaille pour l’agence CAPA de 1989 à 1999 avant de devenir journaliste indépendante. Depuis 1989, elle a réalisé une quarantaine de films d’investigation et obtenu une trentaine de prix dont le prix Buffon du festival international du film scientifique, plusieurs prix au festival international du scoop d’Angers4 ou au FIGRA5

Ses films, qui sont souvent le fruit d’une longue enquête de terrain, offrent un regard critique sur la situation des droits de l’homme dans différentes régions du monde notamment en Amérique latine où elle s’est rendue plus de 80 fois6. Elle enquête ainsi sur l’utilisation de la coca par les indigènes en Colombie (Mama Coca, 1990), sur la prévention du sida à Cuba (Sida et Révolution, 1989) ou encore sur l’implication de l’armée française dans l’opération Condor (Escadrons de la mort, l’école française, 2003). On lui doit aussi plusieurs documentaires réalisés en France notamment La Révolte des femmes battues (2000), L’École du soupçon (2005) qui montre les dérives de la lutte contre la pédophilie. En 2002, elle réalise un film sur la recherche scientifique concernant les phénomènes paranormaux (Le Sixième Sens). Depuis 2004, elle s’intéresse plus particulièrement aux menaces qui pèsent sur la biodiversité et à l’appropriation du vivant par les géants de la biotechnologie (Les Pirates du vivant et Blé : chronique d’une mort annoncée, 2005), et aux conséquences sanitaires de produits massivement utilisés notamment à base de glyphosate (Le Monde selon MonsantoLe Roundup face à ses juges, 2008 et 2017). Mais elle enquête aussi sur des expériences de villes en transition (Qu’est-ce qu’on attend ?, 2016)

Son dernier documentaire, Nouvelle cordée, 2019, porte sur l’expérience positive des Territoires zéro chômeur de longue durée.

Résidente de Pierrefitte-sur-Seine7, Marie-Monique Robin est également l’autrice de plusieurs essais dont certains ont connu un réel succès public (Les 100 photos du siècle, vendu à plus de 600 000 exemplaires). C’est une des particularités de son travail d’investigation : chacun de ses livres raconte en détail l’enquête menée à l’occasion d’un de ses films et approfondit son propos par un complément documenté.

Engagement[modifier | modifier le code]

En 2013, elle a soutenu la création du parti politique Nouvelle Donne. 8

En 2018, elle a soutenu en devenant marraine le collectif pour le Triangle de Gonesse qui lutte contre le projet EuropaCity, méga-centre commercial prévu dans le Val-d’Oise9.

Filmographie[modifier | modifier le code]

  • 1989 : Sida et révolution, 26 min
  • 1990 : Cuba si, Cuba no, 52 min
  • 1990 : La Vallée des centenaires, 26 min
  • 1990 : Mama coca, 26 min
  • 1990 : Les Jacqueries du bocage, 26 min
  • 1990 : Apartheid dans le sud Tyrol, 26 min
  • 1992 : Ça n’arrive qu’ailleurs, 26 min
  • 1993 : Voleurs d’organes, 52 min, Planète Câble/Canal+ Espagne/ARD,Prix du grand documentaire au festival d’Angers, prix du meilleur documentaire étranger au festival de la Havane, prix du jury catholique au festival de Monte Carlo, prix Médiaville.
  • 1994 : Le Plus Bel Endroit du monde, 26 min
  • 1994 : Cuba, l’histoire d’un mythe, 2 × 52 min
  • 1995 : Le Théâtre des mules, 52 min
  • 1995 : Voleurs d’yeux, 40 min, M6Prix Albert-Londres 1995.
  • 1997 : La Faillite des paysans, 26 min
  • 1995 : Le Guérillero des laboratoires, 52 min
  • 1997 : Mon père, le Che, 62 min
  • 1998 : Petites et grande histoire du stade de France, 90 min
  • 1998-200010 : Les Cent Photos du siècle, Arte
  • 2000 : Paroles de flics, 52 min
  • 2000 : La Révolte des femmes battues, 75 min
  • 2001 : Paroles de profs, 52 min
  • 2001 : Paroles d’agents, 52 min
  • 2001 : Cuba : l’île aux trésors, 52 min
  • 2002 : Escale à Cuba, 75 min
  • 2002 : L’Ère du soupçon, 52 min
  • 2003 : Escadrons de la mort, l’école française, 60 min, Canal+/ArtePrix du meilleur documentaire politique (Sénat), award of Merit (Latin American Studies Association, USA).
  • 2004 : Le Sixième Sens, science et paranormal, 52 min, Canal+
  • 2004 : Chasse au pédophile : quand la rumeur tue, 40 min
  • 2005 : Blé : chronique d’une mort annoncée ?, 52 min
  • 2005 : Les Pirates du vivant, 57 min, ArtePrix au FIGRA, prix Buffon, festival international du film scientifique de Paris, prix Ushuaïa TV.
  • 2005 : Argentine, le soja de la faim, 26 min
  • 2006 : On les appelait les dames du planning, 52 min
  • 2007 : L’École du soupçon, 52 min
  • 2008 : Le Monde selon Monsanto, 108 min, Arte, ONFFestival international du film francophone en Acadie, prix Rachel-Carson (Norvège), trophée des sciences du danger (Cannes), Umwelt-Medienpreis (prix des médias allemands, Berlin 2009), l’Ekofilm Festival de Cesky Kumlov (République Tchèque, 2009).
  • 2009 : Torture made in USA, 85 min, 2009, Galaxie Presse, CFRTDiffusé exclusivement du 19 octobre au 19 décembre 2009 et du 30 mars au 4 avril 2010 sur Internet par Mediapart, le film a obtenu au FIGRA le prix Olivier QuemenerReporters sans frontières, 2010.
  • 2010 : Notre poison quotidien, 113 min, coproduction d’Arte France et INA France 2010Diffusé en première mondiale au FIPA de Biarritz en janvier 2011.
  • 2012 : Les Moissons du futur11, 90 min, coproduction : Arte France, M2R Films, CFRT, SOS Faim Belgique
  • 2012 : Les déportés du libre échange, 26 min, M2R Films
  • 2012 : Terre souillée, 26 min, M2R Films
  • 2014 : Sacrée Croissance !
  • 2016 : Sacré village !, 53 min, M2R Films
  • 2016 : Qu’est-ce qu’on attend ?, M2R Films
  • 2017 : Le Roundup face à ses juges, Arte
  • 2019 : Nouvelle cordée, M2R Films

Publications[modifier | modifier le code]

Détails sur certaines œuvres[modifier | modifier le code]

Voleurs d’yeux, 1993[modifier | modifier le code]

 Article détaillé : Voleurs d’yeux.

Voleurs d’yeux est un documentaire réalisé en 1993 et traitant de la question du trafic d’organes. Pour son film, la journaliste enquête en Argentine, au Mexique, en Colombie, aux États-Unis et en Europe et met en relation la pénurie d’organes notamment en Europe et les cas avérés de trafic d’organes en Amérique Latine13. Acclamé et primé dans un premier temps, le film a été par la suite l’objet d’une polémique centrée sur un des témoins du reportage, un enfant retrouvé sans yeux. La véracité du vol des yeux de cet enfant est en effet contestée par des ophtalmologistes qui affirment qu’il a été victime d’une infection. Le prix Albert-Londres (en plus de cinq autres prix) a été décerné à Marie-Monique Robin pour ce documentaire. Suspendu au moment de la polémique, il a été confirmé, le jury n’ayant relevé « aucune intention frauduleuse »14,15.

Les 100 photos du siècle, 1998[modifier | modifier le code]

Entre 1998 et 2000, Marie-Monique Robin réalise 100 courts métrages de 6 minutes et rédige une série d’articles sur 100 photographies ayant marqué l’histoire du photojournalisme au xxe siècle. Le principe de la série est de retrouver et d’interviewer pour chaque photographie sélectionnée, son auteur et les protagonistes ou les plus proches témoins vivants de la scène immortalisée. Marie-Monique Robin rencontre ainsi Conrad Schumann, le Vopo berlinois de la célèbre photographie de Peter Leibing, Jane Rose Kasmir, la jeune pacifiste à la fleur saisie par Marc Riboud, ou encore Kim Phuc, l’enfant brûlée au napalm pendant la Guerre du Viêt Nam. Il faut parfois plusieurs mois et une enquête minutieuse pour que l’équipe de CAPA avec la complicité des photographes ou de leurs éventuels ayants droit retrouve certains des protagonistes de ces scènes que la Photographie a fait entrer dans la mémoire collective. La série sera d’abord diffusée sur Arte et dans les pages du Figaro Magazine puis sur une trentaine de chaînes étrangères. Elle donnera lieu à un livre du même nom16.

Le sixième sens, 2002[modifier | modifier le code]

 Article détaillé : Le sixième sens, science et paranormal.

Le sixième sens, science et paranormal propose un panorama des phénomènes dits paranormaux (transmission de pensée, rêves prémonitoireslévitation, etc.) à travers le récit d’histoires, de témoignages, de croyances ancestrales, d’expériences menées notamment à l’université d’Édimbourg et dans des centres universitaires américains comme à Princeton. À la sortie du film, le magazine Le Monde télévisions écrivait : « Boudés par les scientifiques, surtout en France, les phénomènes paranormaux intéressent de nombreux parapsychologues, professeurs et neurologues à travers le monde. Tous cherchent à comprendre, à l’aide d’expériences souvent troublantes, ce qui se passe dans le cerveau lorsqu’une personne entre dans ce qu’ils appellent un « état modifié de conscience » […] sans chercher à convaincre à tout prix, cette enquête s’attache surtout à l’étude des phénomènes observés quotidiennement par ces drôles de chercheurs […] mais cette enquête manque d’un regard critique permettant de comprendre pourquoi, en France, voyance rime toujours avec croyance »17.

Escadrons de la mort, l’école française, 2003[modifier | modifier le code]

 Article détaillé : Escadrons de la mort, l’école française.

Le livre et le film documentaire sont fondés sur une enquête montrant les liens unissant les services secrets français à leurs homologues argentins et chiliens (DINA). Robin montre que les méthodes contre-insurrectionnelles utilisées durant la guerre d’Algérie (1954-1962), notamment l’usage généralisé de la torture, avaient été enseignées par des Français aux forces de sécurité argentines, qui les utilisèrent lors de la guerre sale de 1976 à 1982 et au cours de l’Opération Condor. Ce film obtient le Prix du meilleur documentaire politique décerné par le Sénat français. Par ailleurs, Escadrons de la mort, l’école française a contribué à l’arrestation d’anciens généraux de la dictature argentine. En effet, la réalisatrice parvient à rencontrer certains d’entre eux et à obtenir d’importants aveux concernant notamment la pratique de la torture et l’élimination systématisée des opposants politiques. Ces vidéos constitueront des preuves lors de leur jugement en Argentine18.

Le Monde selon Monsanto, 2008[modifier | modifier le code]

 Article détaillé : Le Monde selon Monsanto.

Le film Le Monde selon Monsanto raconte l’histoire de la firme de Saint-Louis. Implantée dans quarante-six pays, Monsanto est devenue le leader mondial des OGM (plus de 90 % de part de marché), l’entreprise produisant aussi des PCB (pyralène), des herbicides (comme l’agent orange pendant la guerre du Viêt Nam) ou les hormones de croissance bovine et laitière qui seront interdites en Europe. Le documentaire explique que depuis sa création en 1901, la firme a accumulé les procès pour empoisonnement ou pollution, tout en se présentant aujourd’hui comme une entreprise des « sciences de la vie », convertie aux vertus du développement durable. Dans son enquête, la journaliste soutient que « pour imposer ses OGM au monde, Monsanto a d’abord infiltré les sphères scientifiques et réglementaires »19. Traduit dans 15 langues, le film et le livre connaissent un succès international. En France, le documentaire sort au moment où le débat autour des OGM divise une partie de la classe politique et suscite l’hostilité d’une majorité de la population20,21.

Torture made in USA, 2008-2009[modifier | modifier le code]

 Article détaillé : Torture made in USA.

Torture made in USA montre comment « la torture est devenue un instrument de la politique américaine dans sa lutte contre le terrorisme, tout en posant la question de la responsabilité des hauts responsables de l’administration Bush et de leur poursuite pour « crimes de guerre »22. Les nombreux témoignages recueillis dans le film tendent à prouver que les sévices subis par les prisonniers irakiens dans la Prison d’Abou Ghraib n’étaient donc pas dus à quelques « brebis galeuses » – selon la version officielle – mais à une politique consciente et légitimée par l’administration Bush et ce en dépit même du droit américain et des conventions de Genève. Ces témoins sont entre autres le général Sanchez, ancien chef des forces de la coalition en Irak, Michael Scheuer, concepteur du programme des détentions secrètes de la CIA ou encore Janis Karpinski, commandant des prisons en Irak en 2003 et 2004. Le film explique par ailleurs que ce programme a néanmoins généré des doutes et des résistances au sein du département d’État et des services de Colin Powell. Ce film a été diffusé sur Arte en 2011. Il est soutenu par Amnesty InternationalHuman Rights Watch et l’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture.

Notre poison quotidien, 2011[modifier | modifier le code]

 Article détaillé : Notre poison quotidien.

Le film et le livre abordent la question de la mise en circulation des molécules créées par l’homme lors des dernières décennies. Il met en relation certains problèmes de santé contemporains (recrudescence du cancer, maladie d’Alzheimer etc.) avec la présence de ces nouvelles molécules dans notre corps. L’auteur étudie tout particulièrement le système d’évaluation et d’homologation qui autorise la présence dans les aliments de produits comme les pesticides, l’aspartame et le Bisphénol A. Marie-Monique Robin affirme que « Les débats d’experts, sur les produits utilisables et les doses admissibles, sont totalement fermés au public. Sans parler des cas où ils s’appuient sur des tests bidonnés par les industriels, les modèles scientifiques qu’ils appliquent sont dépassés. En effet, ils continuent à évaluer les produits chimiques séparément, ignorant l’« effet cocktail », alors même que l’on sait qu’un quart de nos aliments contiennent les résidus d’au moins deux pesticides. Et leurs avis partent du postulat de Paracelse, formulé au xvie siècle, selon lequel « c’est la dose qui fait le poison » » 23.

Sacrée croissance !, 2014[modifier | modifier le code]

Dans ce documentaire, Marie-Monique Robin part à la rencontre des initiatives et des « lanceurs d’avenir »24 présentés comme des alternatives possibles au dogme de la croissance économique, responsable de toutes les crises de notre société. L’enquête est mondiale : de Toronto avec le projet Fresh City Farm, au Bhoutan avec le concept de Bonheur national brut, en passant par le Brésil avec la monnaie locale de la Banque Palmas. La journaliste a également interrogé des experts comme Rob Hopkins, des économistes et des sociologues comme Dominique Méda. Dans ce film, Marie-Monique Robin questionne ainsi l’économie et la question du bien vivre à travers les thèmes de l’agriculture urbaine, des monnaies locales, de la transition énergétique ou encore des villes en transition25. Dans le livre (préfacé par Matthieu Ricard [lire en ligne [archive]]), la journaliste imagine le monde tel qu’il pourrait être en 2034 si les initiatives présentées dans le film étaient réalisées à l’échelle mondiale26.

Qu’est-ce qu’on attend ?, 2016[modifier | modifier le code]

À la suite du film Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent, l’enquête de Marie-Monique Robin porte sur l’expérience d’Ungersheim, petit village alsacien en transition (municipale, énergétique, alimentaire), qui passe par exemple par la création d’une centaine d’emplois en dix ans, et une remarquable participation bénévole27. Selon Rob Hopkins, l’initiateur des villes en transition, la championne internationale des villes en transition est cette petite commune française28. Le film s’attache à faire parler les acteurs de ce changement, dont le maire Jean-Claude Mensch29.

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