Après avoir annoncé 4 milliards de dividendes, Sanofi veut supprimer 1.700 emplois en Europe


ÉCONOMIE

Par Magazine MariannePublié le 26/06/2020 à 13:12

Sanofi a annoncé ce vendredi 26 juin qu’il allait mettre en place un plan de départs volontaires. Au total, 1.700 emplois seront concernés en Europe, dont un millier en France.

En décembre dernier, Paul Hudson, directeur général de Sanofi, annonçait un plan de 2 milliards d’euros d’économies et sa volonté de concentrer ses efforts de l’entreprise sur quelques créneaux porteurs. Ce vendredi 26 juin, le géant pharmaceutique français a annoncé la suppression de 1.700 emplois en Europe, dont un millier en France.

Ce plan de départs doit se faire en France « exclusivement sur la base du volontariat » et s’étaler sur trois ans, concerne des postes « en CDI pour la plupart, notamment des « fonctions support, commerciales et des plateformes liées à la recherches« , a-t-il détaillé.

EN 2019, UN RÉSULTAT NET DE 2,8 MILLIARDS D’EUROS

Le groupe pharmaceutique, actuelle troisième plus grosse capitalisation du CAC 40, est en pleine réflexion stratégique sur la réduction de sa présence en France. Déjà en avril 2019, des suppressions de postes avaient été réalisées, portant sur 700 personnes dans les fonctions supports. Puis, en juin 2019, le groupe supprimait 300 postes en Recherche et Développement en France et en transférait 200 autres. Sanofi emploie à ce jour 25.000 salariés en France, et 100.000 dans le monde.

Les suppressions de postes envisagées intriguent quand on sait qu’en 2020, Sanofi s’est félicité d’offrir « une vingt-sixième année consécutive de croissance du dividende » à ses actionnaires. Par ailleurs, en 2019, le groupe présentait un résultat net de 2,8 milliards d’euros. Le laboratoire affichait un chiffre d’affaires au premier trimestre de près de 9 milliards d’euros, soit une hausse de 6,9% due pour moitié à la pandémie de Covid-19, pendant laquelle ses ventes de médicaments anti-douleur ont été dopées à l’instar du Doliprane. Le groupe a prévu de verser un dividende supérieur à celui de l’année précédente à ses actionnaires, pour un montant total de près de 4 milliards. En parallèle, entre la fin 2015 et la fin 2018, les effectifs mondiaux de Sanofi ont perdu près de 20.000 employés… Une situation française dégradée qui s’est amplifiée depuis la course aux vaccins contre le Covid-19.

En promettant aux Etats-Unis, dans le courant du mois de mai, qu’ils auraient la priorité sur un éventuel vaccin, Paul Hudson a déclenché une tempête politique le forçant à rétropédaler dès le lendemain de sa déclaration et à faire ses excuses en interne aux salariés de la branche française. Dans le cadre de la recherche sur un vaccin, le groupe pharmaceutique a d’ailleurs reçu des financements du ministère de la Santé des Etats-Unis après un accord avec lui en février. Un second accord avec le laboratoire britannique GlaxoSmithKline (GSK) à la mi-avril a suivi.LIRE AUSSI Sanofi : les sept péchés capitaux de la mondialisation

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