Scandale de la Dépakine : l’Etat jugé responsable et condamné à indemniser des familles
PUB : Votre vidéo dans un instantPauseToggle MuteVolumeToggle FullscreenJUSTICE
SUIVRE
SANTE – La justice a condamné l’Etat à indemniser trois familles dont les enfants sont lourdement handicapés après avoir été exposés in utero à cet antiépileptique vendu par Sanofi.
02 juil. 15:04 – La rédaction de LCI
Soulagement pour les victimes. La justice a reconnu pour la première fois jeudi la responsabilité de l’Etat dans le scandale de la Dépakine, et l’a condamné à indemniser trois familles dont les enfants sont lourdement handicapés après avoir été exposés in utero à cet anti-épileptique. Le tribunal administratif de Montreuil (Seine-Saint-Denis) a toutefois estimé que les responsabilités étaient partagées, dans une moindre mesure, par le laboratoire Sanofi et des médecins prescripteurs.
L’Etat a ainsi été condamné à indemniser chaque famille à des montants d’environ 200.000 euros, 157.000 euros et 20.000 euros, en fonction de la date de naissance des cinq enfants concernés, âgés aujourd’hui de 11 à 35 ans. Il « a manqué à ses obligations de contrôle en ne prenant pas les mesures adaptées et a engagé sa responsabilité« , a estimé le tribunal dans un communiqué.
LIRE AUSSI
- Levothyrox, Mediator, Dépakine… : comment améliorer les remontées d’informations lors de crises sanitaires ?
- « A l’âge où il devait parler, il ne parlait pas », le témoignage de Marine, dont le fils est une des victimes de la Dépakine
Entre 15 et 30.000 enfants handicapés à cause du valproate de sodium
« Je salue la condamnation de l’Etat, nous nous y attendions, le tribunal reconnait également la responsabilité des médecins prescripteurs du médicament« , a réagi auprès de l’AFP Marine Martin, présidente et fondatrice de l’Apesac (association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anti-convulsivant), qui représente 7.500 victimes. « Mais je suis en colère car 80% des enfants nés avant 2004 sont exclus des indemnités« , dénonce-t-elle, rappelant que « l’autisme les rend invalides à vie« .
Dans le dossier d’un enfant né en 1985, la justice a estimé que « seuls les risques de malformations étaient suffisamment documentés pour alerter la vigilance des autorités sanitaires » mais que les risques quant à l’apparition de troubles neuro-développementaux tel l’autisme n’étaient pas suffisamment connus à l’époque. D’où l’appel dans les trois dossiers.
TOUTE L’INFO SURLE SCANDALE DÉPAKINE
Le nombre d’enfants handicapés à cause du valproate de sodium, molécule présente dans la Dépakine et utilisée contre l’épilepsie et les troubles bipolaires, est estimé entre 15 et 30.000, selon les études.