Jusqu’à quand sera disponible l’ancienne formule du Levothyrox (et pourquoi) ?

La nouvelle formule est arrivée sur le marché en mars 2017 avec des excipients différents.
La nouvelle formule est arrivée sur le marché en mars 2017 avec des excipients différents.
© (Photo archives NR)

Le Levothyrox sera finalement disponible sous son ancienne formule jusqu’à la fin 2021. Depuis sa commercialisation en 2017, de nombreux patients se plaignaient des effets secondaires du nouveau traitement contre l’hyperthyroïdie et l’hypothyroïdie.

C’est un immense soulagement pour les patients atteint d’hyperthyroïdie et d’hypothyroïdie. Ceux qui ne supportaient pas la nouvelle formule du Levothyrox pourront continuer à acheter de l’Euthyrox, équivalent de l’ancienne composition, jusqu’à la fin 2021. Le ministère a décidé de prolonger, le 10 août, la commercialisation du traitement, qui devait cesser à la rentrée. L’Euthyrox, destiné normalement au marché russe, est importé en France temporairement, car sa composition correspond à celle de l’ancien Levothyrox.

Depuis sa mise sur le marché, en 2017, la nouvelle composition du Levothyrox, vendue par les laboratoires allemands Merck, est accusée d’entrainer des effets secondaires importants.

A l’origine, c’est l’agence du médicament (ANSM) qui a demandé au laboratoire de lancer une nouvelle formule, au motif que l’ancienne était instable. Si le principe actif demeure le même, certains excipients ont été changés.

Mobilisation des patients

Entre 2017 et 2018, quelque 31.000 patients, sur les trois millions concernés par ce traitement, ont souffert de maux de tête, d’insomnies ou de vertiges, à cause, plaident-ils, de la nouvelle composition.

Un bras de fer s’est alors engagé entre le laboratoire, les autorités et les associations de patients souffrant de ces effets secondaires.

Mais les souffrances des patients n’ont pas toujours été entendues. En 2019, l’Agence du médicament (ANSM), qui a ordonné le changement de formule, concluait, après une étude sur deux millions de patients, que le Levorthyrox n’avait pas engendré d’augmentation des « problèmes graves« . Plus tard, une étude franco-britannique donnait raisonaux patients qui se plaignent d’effets indésirables, rapporte Le Monde.

Un revirement des autorités

Le gouvernement a longtemps soutenu que le traitement était satisfaisant. « La nouvelle formule est meilleure », plaidait l’ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn, au micro de Sud Radio, en décembre 2017. 

La bataille est aussi judiciaire. En juin dernier, la cour d’appel de Lyon a conclu que le fabricant allemand était coupable d’un manque d’information concernant le lancement de la nouvelle formule. Les 3.000 consommateurs du médicament ont également obtenu chacun une indemnisation de 1.000 euros pour préjudice moral.

Un mois plus tard, lors du comité de suivi du 6 juillet dernier, la Direction générale de la santé (DGS) considérait encore que la fin de la distribution de l’Euthyrox était « irrévocable » et que l’action des autorités se réduirait à « accompagner l’arrêt » de ce traitement, au grand dam des patients victimes d’effets secondaires.

Mais le 10 août dernier, le ministère de la Santé en a finalement décidé autrement, au prolongeant la commercialisation de l’Euthyrox jusqu’à la fin 2021. Un changement radical de position », juge l’association française des malades de la thyroïde (AFMT). 

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